Course contre la montre pour sauver des centaines de baleines échouées en Nouvelle Zélande

Crédits : Capture Vidéo

L’actualité nous prouve malheureusement qu’il va falloir s’habituer au spectacle déchirant offert par les cétacés qui s’échouent sur nos plages pour agoniser longuement. Mais pour des centaines de volontaires néo-zélandais qui ont décidé d’agir, une course contre la montre a été lancée pour sauver une partie des 416 baleines échouées sur une plage de South Island.

Juste avant l’aube (heure néo-zélandaise), Cheree Morrison et deux de ses collègues revenaient après une séance photo pour capturer le lever du soleil sur les magnifiques côtes du pays. C’est alors qu’ils tombent nez à nez avec le pire échouage de masse jamais observé en Nouvelle-Zélande : pas moins de 416 baleines pilotes échouées à la pointe de South Island.

Cheree Morrison, rédactrice et éditrice pour un magazine local, a décrit cette vision d’horreur en disant que « vous pouviez entendre les bruits d’éclaboussure, des évents qui se vidaient et les soupirs. Les plus jeunes étaient les pires. Pleurer est la seule manière de le décrire. (…) C’était bouleversant. Absolument bouleversant. (…) Je me suis éloignée en pleurant toutes les larmes de mon corps. Nous savions que nous ne pouvions pas faire grand-chose. »

Les trois quarts gisaient déjà sans vie quand ils les ont trouvées et les volontaires ont donc décidé d’agir vite. Il n’aura pas fallu plus de quelques heures pour qu’environ 300 fermiers, touristes, adolescents, membres de l’association Project Jonah (spécialisée dans les mammifères marins) et travailleurs pour le Département de Conservation (qui avaient entendu parlé de cet échouage la veille, mais qui avaient estimé qu’il était trop dangereux d’agir la nuit) se lancent dans une opération de sauvetage désespérée pour aider les cent survivantes dont la vie ne semblait tenir qu’à un fil.

Ils ont notamment veillé à garder les baleines calmes, à l’aise, au frais et humides à l’aide de couvertures ainsi que d’arrosages réguliers à l’aide de seaux. Ils ont également formé une chaîne humaine dans l’eau pour empêcher les baleines remises à l’eau de revenir s’échouer à nouveau. Une des volontaires, Ana Wiles, n’a pas manqué d’évoquer avec joie le moment où ils ont « réussi à remettre à l’eau un couple qui venait d’avoir des bébés et les bébés les ont suivis ». Il est encore trop tôt pour déterminer si leurs efforts seront couronnés de succès et il faudra qu’ils attendent le samedi matin pour aider à remettre plus de baleines dans la mer (notamment celles qui seraient éventuellement revenues pour s’échouer).

Les autorités portent leurs suspicions sur la Farewell Pit et sa forme de crochet.

Notez qu’il y a quelques jours, nous évoquions une étude qui tendait à expliquer que les échouages de masse pouvaient avoir un lien avec le soleil et plus particulièrement les tempêtes solaires. À cette explication s’ajoutent bien sûr des suspicions lourdes pesant sur les activités humaines comme principalement l’utilisation des sonars de l’armée. Mais les autorités néo-zélandaises soupçonnent quant à elles que la presqu’île Farewell (Farewell Spit) puisse avoir sa part de responsabilité. Ce cordon littoral en forme de crochet dans la mer de Tasman embrouillerait les baleines et aurait déjà causé d’autres échouages.

Une vidéo montrant les efforts des volontaires :

Sources : BBC ; ITV