Des cosmonautes trouvent du plancton en orbite

Crédits : NASA/Paolo Nespoli

Des traces de plancton marin ont été retrouvées sur les parois extérieures de la Station Spatiale Internationale, après une opération de nettoyage de routine. Si diverses hypothèses ont été formulées sur l’origine de leur présence, celle-ci prouve en tous cas la résistance de tels organismes au vide spatial.

La découverte a été faite par les scientifiques après avoir analysé des lingettes ayant servi à nettoyer l’extérieur la station, lors d’une sortie effectuée le 18 août. L’agence de presse ITAR-TASS relaye les propos Vladimir Soloviev, directeur du segment russe de l’ISS : « Nous menons actuellement des opérations spéciales destinées en quelque sorte à laver les hublots de l’ISS. Ceci est particulièrement important au cours de longs vols spatiaux ».

L’ISS est en orbite depuis plus de 15 ans, et de ce fait recouverte de particules rejetées par les réacteurs de l’appareil. Mais l’analyse menée par les cosmonautes a étonnamment révélé des traces de micro-organismes : « Les résultats de l’expérience sont absolument uniques. Nous avons trouvé des traces de plancton marin et de particules microscopiques sur la surface de l’illuminateur (hublot). Ceci devrait être étudié davantage », commente Vladimir Solovivev.

Passagers clandestins ou voyageurs égarés ?

Si les scientifiques ne sont pas encore en mesure d’expliquer comment de tels organismes ont pu se retrouver là, ils peuvent en revanche affirmer d’où ils ne viennent pas ; le cosmodrome de Baïkonour d’où partent les fusées Soyouz servant à ravitailler L’ISS est situé dans une région de steppe, au climat particulièrement aride et ne peut donc constituer le point de départ des recherches. « On peut trouver le plancton à ces phases de développement à la surface de l’océan. Ce n’est pas caractéristique de Baïkonour », complète le directeur Soloviev.

L’hypothèse majoritairement défendue est que les micro-organismes ont été transportés par des courants d’air ascendants sur plus de 400 kilomètres, vents qui balaient régulièrement la station. Ainsi déposés à sa surface, les micro-organismes auraient ensuite été soumis à toutes les conditions extrêmes de l’espace : apesanteur, rayonnement cosmique, très basses températures… Sans pour autant être éliminés.

Une résistance qui rappelle celle des tardigrades, étudiés dans un contexte identique en 2008, et qui démontrait la faculté de certaines formes de vie à s’adapter aux pires conditions qui soient.

Sources  : ITAR-TASS, Le Figaro

– Illustration : NASA/Paolo Nespoli