En Corée du Sud, la vente de viande de chien destinée à l’industrie alimentaire est désormais interdite. Face à cette restriction somme toute éthique, les restaurateurs sud-coréens s’avouent désorientés. Une reconversion s’impose.
La viande de chien fait depuis longtemps partie du patrimoine culinaire sud-coréen. Mais ces dernières années, sa consommation ne cesse de baisser, pour le plus grand soulagement des défenseurs de la cause animale. C’est sous la pression des jeunes qu’une loi a été votée à l’unanimité le 9 janvier dernier, interdisant la vente de viande de chien destinée au marché alimentaire.
Une loi qui interdit enfin la vente de viande de chien
En ce mois de janvier, le parlement sud-coréen a voté une loi interdisant la vente et l’abattage de chiens destinés à la consommation humaine. Les restaurateurs ne respectant pas cette directive seront passibles d’une peine pouvant aller jusqu’à trois ans de prison, en plus d’une amende de plus de 20 000 euros. Le projet de loi devrait prendre effet d’ici trois ans, soit en janvier 2027.
Ce serait sous la pression des défenseurs de la cause animale et celle des jeunes urbains du pays*, de plus en plus nombreux à apprécier le chien en tant qu’animal de compagnie, que la loi aurait été proposée au parlement. Les étrangers et les habitants du pays les plus âgés seraient en effet ceux qui continueraient à manger de la viande de chien.
*Une étude récemment publiée par un groupe de réflexion sur le bien-être animal indique que 93,4% des Coréens prévoient désormais de ne plus manger de viande de chien.
La viande de chien, un plat commun dans les restaurants traditionnels sud-coréens
Selon une restauratrice spécialisée dans la soupe de viande de chien, il y a quelques années, les commerçants pouvaient vendre jusqu’à 40 chiens par jour. Aujourd’hui, celle-ci déplore la baisse frappante des ventes, réduites à un ou deux animaux. La responsable du restaurant déclare vouloir se reconvertir dans la soupe de côtes de porc…
Selon les défenseurs de la cause animale, cette loi représente une grande avancée dans le pays d’Asie, nation chez qui le commerce et la consommation de viande de chien subsistait depuis près d’un demi-siècle malgré une réglementation officielle équivoque stipulant que les chiens pouvaient être élevés, mais non consommés.
D’après le quotidien anglophone The Korea Times, la Corée du Sud compterait plus de 1150 fermes canines élevant quelques 520 000 chiens destinés à l’abattoir. Quant aux restaurants spécialisés dans ce plat traditionnel, ils seraient plus de 1600 dans le pays. Un journal de Séoul expose son indignation sur cette pratique enfin interdite :
La Corée du Sud reste quasiment le dernier pays du monde à pratiquer l’élevage intensif de chiens pour la consommation humaine.