Corée du Sud : un groupe de travail planche sur une interdiction de la viande de chien

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Ă€ l’heure oĂ¹ de nombreux pays tentent d’œuvrer en faveur du bien-Ăªtre animal, certaines pratiques de moins en moins acceptables subsistent. En CorĂ©e du Sud, le prĂ©sident Moon Jae-in a fait une proposition : examiner sĂ©rieusement la possibilitĂ© d’en finir avec la consommation de viande de chien.

Vers la fin de la viande de chien en Corée du Sud ?

En Chine et en CorĂ©e du Sud notamment, un certain nombre de personnes apprĂ©cient la viande de chien et de chat. En 2016 dĂ©jĂ , une place forte en lien avec la consommation de ce type de viande avait fait l’objet de mesures radicales. Il s’agissait du marchĂ© de Moran Ă  Seongnam (CorĂ©e du Sud), connu pour Ăªtre le « marchĂ© aux chiens » du pays depuis les annĂ©es 1960. Ă€ cette occasion, pas moins de 22 vendeurs de chiens ont Ă©tĂ© exclus du marchĂ© et appelĂ©s Ă  se reconvertir dans la vente d’autres produits.

Toutefois, malgrĂ© ces mesures spectaculaires, la CorĂ©e du Sud est loin d’en avoir fini avec la consommation de viande de chien. Il faut dire qu’il s’agit d’une tradition sĂ©culaire. Comme l’indique ABC News dans un article du 25 novembre 2021, l’actuel prĂ©sident sud-corĂ©en Moon Jae-in a rappelĂ© la nĂ©cessitĂ© d’examiner avec attention la possibilitĂ© de mettre fin Ă  cette pratique. En 2018, il avait dĂ©jà interdit l’abattage des chiens et des chats.

Sous l’impulsion du prĂ©sident, sept bureaux gouvernementaux, dont le ministère de l’Agriculture, ont annoncĂ© la crĂ©ation d’un groupe de travail. Les responsables politiques, experts civils et membres de certaines organisations devront ainsi statuer sur l’éventuelle interdiction. Dans un premier temps, ils obtiendront des informations sur les Ă©levages de chiens, mais aussi sur les restaurants et autres Ă©tablissements servant ce type de viande. Évidemment, l’opinion publique sera Ă©galement questionnĂ©e sur le sujet.

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Crédits : Flickr / popofatticus

La position du gouvernement ne plaît pas

La crĂ©ation de ce groupe de travail a logiquement jetĂ© un froid sur l’industrie de la viande de chien. Toutefois, le gouvernement a tentĂ© de rassurer ses acteurs. En effet, leurs conclusions ne prendront pas forcĂ©ment la forme d’une interdiction. Toutefois, les Ă©leveurs et autres travailleurs ont jugĂ© la position du gouvernement assez floue et ont vivement protestĂ©. Ju Yeongbong, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral d’une association d’Ă©leveurs de chiens, est montĂ© au crĂ©neau. L’homme a tout notamment dĂ©clarĂ© que le gouvernement bafouait le droit des citoyens Ă  « manger ce qu’ils veulent ». La protestation des Ă©leveurs a pris la forme d’un boycott des discussions avec le gouvernement portant la viande de chien.

Les militants pour les droits des animaux ont quant Ă  eux Ă©galement montrĂ© le mĂ©contentement, estimant que l’interdiction relève de l’Ă©vidence.

Enfin, il convient de prĂ©ciser que les restaurants proposant de la viande de chien sont de moins en moins nombreux en CorĂ©e du Sud. En effet, les plats ne sĂ©duisent pas vraiment la jeunesse, surtout que les animaux de compagnie gagnent sans cesse en popularitĂ©. NĂ©anmoins, entre 1 et 1,5 million de chiens sont abattus chaque annĂ©e pour l’alimentation. Si ce nombre semble très Ă©levĂ©, ce dernier a beaucoup baissĂ© depuis les annĂ©es 2000-2010 oĂ¹ plusieurs millions d’animaux Ă©taient abattus par an.