La Corée du sud est entrée en orbite lunaire

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Crédits : NASA

Le vaisseau Danuri est entré en orbite lunaire vendredi 16 décembre après un voyage de quatre mois dans l’espace. Cette mission marque le début de l’initiative sud-coréenne d’exploration de l’espace lointain. Elle vise à sonder les régions lunaires ombragées en permanence afin de rechercher des preuves de dépôts de glace.

Une grande première pour la Corée du Sud

L’orbiteur coréen Danuri, également connu sous le nom de Korea Pathfinder Lunar Orbiter (KPLO), avait été lancé dans l’espace depuis la Floride le 4 août dernier sur une fusée Falcon 9 de SpaceX.

Ses instruments comprennent un magnétomètre, un spectromètre gamma et trois caméras. L’une d’entre elles, fournie par la NASA, sera capable de capter les quelques photons qui rebondissent dans les cratères ombragés en permanence du pôle sud lunaire pour y rechercher des traces d’eau. Cette matière première pourrait être transformée à de multiples fins par les futurs astronautes en visite. Sa mission scientifique principale est prévue pour une durée d’un an.

Après son départ de Cap Canaveral, Danuri a emprunté une trajectoire de transfert lunaire balistique. Elle l’a d’abord emmené vers le Soleil, avant de le renvoyer vers la Lune. Ce type de voyage prend plus de temps, mais ne nécessite pas d’allumage d’un gros moteur pour ralentir le vaisseau spatial à l’approche de la Lune.

La manœuvre d’insertion a été effectuée avec succès le 16 décembre dernier. Le tir de petits propulseurs pendant treize minutes aura permis de réduire la vitesse de Danuri d’environ 8 000 km/h à 7 500 km/h. Dès lors, la sonde est devenue un véritable orbiteur lunaire.

Danuri fait désormais le tour de la Lune sur une orbite elliptique toutes les 12,3 heures, avec un périgée de 109 kilomètres et un apogée de 8 920 kilomètres. Ce n’est que temporaire. Le vaisseau spatial doit encore effectuer quatre autres manœuvres propulsives d’ici le 28 décembre pour se placer sur une orbite circulaire à basse altitude. Danuri passera alors à environ cent kilomètres de la surface lunaire.

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Illustration de la sonde Danuri. Crédits : Institut coréen de recherche aérospatiale

De grandes ambitions

Jusqu’à présent, la Corée du Sud ne s’était jamais aventurée au-delà de l’orbite terrestre basse. La mission Danuri marque donc le début de l’initiative d’exploration de l’espace lointain du pays. Et ce n’est qu’un début. Il y a quelques jours, le dirigeant sud-coréen s’est en effet engagé à faire atterrir un vaisseau spatial robotique sur la Lune en 2032. Il serait également question de se poser sur Mars dans les années 2040.

Pour atteindre les objectifs ambitieux, le président sud-coréen a promis de doubler le budget de développement spatial du pays au cours des cinq prochaines années et d’injecter au moins 100 000 milliards de wons (soit environ 75 milliards d’euros) dans le secteur spatial d’ici 2045. Une partie de cet argent visera à poursuivre le développement d’une fusée de nouvelle génération : KSLV-3. Il s’agira d’un véhicule à deux étages capable de mettre jusqu’à sept tonnes de charge utile en orbite héliosynchrone, 3,7 tonnes en orbite de transfert géostationnaire et 1,8 tonne en orbite de transfert Terre-Lune. En parallèle, l’Institut coréen de recherche aérospatiale (KARI) travaille au développement de moteurs plus puissants (100 tonnes de poussée) alimentés au kérosène.