COP30 : un fonds inédit pour récompenser les pays capables de protéger leurs forêts tropicales !

Dans le cadre de la Conférence de Belém de 2025 sur les changements climatiques (COP30), le président brésilien Lula a lancé un fond inédit. L’objectif ? Motiver les pays en voie de développement à protéger leurs forêts tropicales. Avec cette mesure, le chef d’état entend combler une lacune : dans certains pays, il est plus rentable d’abattre les arbres que de les préserver.

Aider les pays en développement à protéger leurs forêts

La dernière Conférence des parties (COP30) se déroule à Belém (Brésil) du 10 au 21 novembre 2025. Pourtant, le président brésilien Lula n’a pas attendu le début de l’événement pour évoquer une mesure tout à fait inédite : le Tropical Forest Forever Facility (TFFF), comme l’a révélé le média Carbon Brief dans un article du 5 novembre. Pour l’intéressé, ceci devrait être le principal résultat de cette conférence.

Concrètement, ce fonds pour les forêts sera investi sur les marchés et les gains seront répartis entre plusieurs pays en voie de développement, pour chaque hectare de forêt préservé. Il s’agit ici de motiver ces mêmes pays à faire des efforts pour protéger leurs arbres, en vue d’obtenir la fameuse récompense. Avec cette mesure, le président Lula appuie sur une notion parfois oubliée. En effet, de nombreux pays en développement ne peuvent pas vraiment suivre le mouvement de lutte contre le réchauffement climatique et de préservation de l’environnement. Dans le cas des forêts tropicales, il est bien souvent plus intéressant économiquement d’abattre les arbres, plutôt que de les préserver.

La mesure a donc pour but de transformer l’approche mondiale de la conservation de l’environnement en ciblant des pays qui habituellement, éprouvent des difficultés à fournir les efforts nécessaires. Toutefois, certains observateurs restent sceptiques, estimant que le financement de la conservation des forêts essentielles au climat ne devrait pas dépendre de « paris sur les cours boursiers ».

Lula Brésil président
Crédit : Palácio do Planalto / Wikimedia Commons
Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva.

La France contribuera à hauteur de 500 millions d’euros

Pour l’heure, plusieurs pays ont déjà signifié leur engagement. Citons par exemple l’Indonésie – elle même en proie à une déforestation massive – a proposé une contribution à hauteur de un milliard de dollars. La Norvège semble être pour l’instant le plus gros contributeur – avec trois milliards d’euros – mais sous certaines conditions pour l’instant inconnues. Dans le cas de la France, 500 millions d’euros seront débloqués d’ici 2030 pour soutenir le projet. Citons également la position d’autres pays comme l’Allemagne et le Portugal, le premier ayant confirmé son aide sans en préciser le montant et le second, qui devrait participer à hauteur d’un million d’euros, un montant symbolique.

Responsable du TFFF, le ministre des Finances brésilien Fernando Haddad a indiqué qu’avec ces premières contributions, la moitié du budget du projet a déjà été dépassé. Reste à savoir si d’autres pays seront également prêts à fournir leur aide. En attendant, plusieurs entités sont satisfaites de cette initiative, notamment le Fonds mondial pour la nature (WWF) ayant qualifié le fonds d’historique, qui pourrait changer la donne pour la nature et la finance climatique.

Enfin, certains pays ont déjà déclaré ne pas vouloir participer, notamment le Royaume-Uni et la Finlande ne serait pas prête à franchir le pas. Cependant, si le Brésil parvient à boucler la première étape du financement du TFFF, le pays devraient pouvoir attirer davantage de contributions, cette fois de la part d’investisseurs privés, principalement des fonds de pension et des fonds souverains.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.