Un geste simple peut éviter la propagation des épidémies dans les aéroports

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La propagation des épidémies virales pourrait être considérablement ralentie si plus de personnes se lavaient les mains dans les aéroports.

Tous les épidémiologistes le savent : les aéroports sont des lieux publics à risques. Des milliers de personnes des quatre coins du monde se retrouvent en effet confinées, à chaque instant, dans un seul et même lieu. Les virus n’en demandent pas tant.

La plupart attendent alors patiemment sur la porte des toilettes ou sur le bouton d’un terminal de paiement qu’une personne insouciante les prenne en auto-stop. Ils s’éparpillent ensuite avec leur hôte. Ainsi, un virus ou une bactérie présents la veille à Paris peuvent se retrouver à Tokyo en un rien de temps.

Exemple en Finlande

Une étude publiée en 2018 dans BMC Infectious Diseases avait estimé quelles sont les surfaces les plus susceptibles de contenir des germes dans les aéroports, et dans quelles proportions.

Pour ces travaux, menés à l’aéroport d’Helsinki-Vantaa au cours de l’hiver 2015-2016, les chercheurs avaient prélevé des écouvillons de surfaces fréquemment touchées par les voyageurs. Au total, sur les 90 surfaces testées, 10 % contenaient au moins un virus respiratoire.

Les surfaces les plus à risques étaient les plateaux en plastiques dans lesquels chaque voyageur doit déposer ses effets personnels pour passer la sécurité. La moitié contenaient en effet au moins un virus (adénovirus – 20 %, grippe A – 10 %, rhinovirus ou rhume – 40 %, et coronavirus – 30 %).

Par ailleurs, près de 70% des échantillons prélevés dans une aire de jeux pour enfants présentaient aussi au moins un virus.

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L’importance de se laver les mains

Pour cette nouvelle étude publiée dans la revue Risk Analysis, des chercheurs ont voulu savoir quel était le moyen le plus efficace de ralentir la propagation de ces germes dans les aéroports. Ils se sont alors concentrés sur les 120 aéroports les plus influents dans la propagation des maladies. Et sans surprise, rien ne remplace un bon lavage de mains.

Il ressort en effet de ces travaux qu’une meilleure hygiène des mains dans seulement dix de ces aéroports internationaux pourrait potentiellement ralentir la propagation d’une maladie contagieuse de 37%.

Fait intéressant, ils ont constaté que l’emplacement d’un aéroport était un facteur plus important que son trafic généré. Tokyo et Honolulu ne sont par exemple pas les aéroports les plus fréquentés. En revanche, leur emplacement stratégique en fait des échangeurs privilégiés pour les agents pathogènes qui s’internationalisent à partir de ces points.

Pour les chercheurs, la mise en place de moyens relativement simples pourrait favoriser l’hygiène dans les aéroports. Il pourrait s’agir de positionner des affiches informatives ou de communiquer sur les risques de propagation des germes sur les réseaux sociaux.

Et il y a du travail. Comme ils le rappellent ; « 70% des personnes qui vont aux toilettes se lavent les mains ensuite. Les 30% restants ne le font pas. Et parmi celles qui le font, seulement 50% le font correctement« . Cela fait effectivement beaucoup de mains sales au final !

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