Contre l’anxiété sociale, mangez des cornichons !

Crédits : RyanMcGuire / Pixabay

Des chercheurs sont en passe de démontrer que l’expression « nous sommes ce que nous mangeons » est bien plus qu’un simple dicton. En effet, après avoir réalisé une enquête auprès de 710 étudiants, les scientifiques ont mis en évidence une corrélation entre la consommation d’aliments fermentés et la diminution des symptômes de la phobie sociale. Une découverte qui devra néanmoins être complétée par des études expérimentales afin de démontrer une véritable relation de cause à effet. Explications.

Dans leur étude, qui sera publiée en août dans la revue « Psychiatry Resarch », des chercheurs en psychologie de l’université William & Mary (Virginie, États-Unis) ont déclaré avoir mis en évidence une corrélation statistique entre la consommation d’aliments fermentés et la diminution de l’anxiété – ou phobie – sociale chez les jeunes adultes. Il s’agit d’un trouble mental relativement fréquent qui se caractérise par une angoisse intense survenant dans différentes situations sociales et entraînant, pour celui qui en souffre, un important handicap dans la vie de tous les jours.

Pour parvenir à établir ce lien entre aliments fermentés et phobie sociale, les scientifiques ont fait passer près de 700 questionnaires à des étudiants afin de cerner leurs habitudes alimentaires, leur propension à faire du sport et leur niveau d’anxiété sociale. En analysant les résultats de cette enquête et après avoir contrôlé l’implication des autres facteurs, les chercheurs se sont ainsi aperçus que les jeunes ayant mangé des aliments fermentés (choucroute, cornichons, yaourt, soupe au miso ou kimchi) durant les 30 jours qui ont précédé l’enquête avaient statistiquement moins de symptômes d’anxiété sociale que les autres. En outre, cette diminution était d’autant plus significative chez les personnes présentant une importante prédisposition à la névrose.

Mais alors, comment expliquer un tel impact de ces aliments sur notre santé mentale ? Pour les auteurs de l’étude, ceci serait dû aux bactéries contenues dans cette nourriture. « Il est probable que les probiotiques que l’on trouve dans les aliments fermentés modifient favorablement l’environnement des intestins, et ces changements intestinaux ont une influence sur l’anxiété sociale, explique le Professeur Matthew Hilimire, l’un des auteurs de l’étude, relayé par le site Slate. Je trouve absolument fascinant que des micro-organismes dans les intestins puissent avoir une influence sur l’état d’esprit de quelqu’un. »

La prochaine étape pour les chercheurs sera de compléter ces questionnaires par une étude expérimentale qui visera à démontrer un véritable lien de cause à effet entre la consommation d’aliments fermentés et la diminution des symptômes de l’anxiété sociale. « Les premiers résultats soulignent la possibilité que l’anxiété sociale soit réduite grâce à des interventions nutritionnelles non risquées, même si d’autres recherches sont nécessaires pour déterminer si la consommation de probiotiques cause directement une diminution de l’anxiété sociale », explique ainsi Jordan DeVylder, autre auteur de l’étude.

Par ailleurs, ce ne serait pas la première fois qu’un tel lien entre consommation de produits fermentés et santé mentale serait mis en évidence. En effet, des études antérieures avaient déjà établi une relation entre la prise de probiotiques et traitement de la dépression ou de l’anxiété. Des découvertes qui ont donc de quoi accréditer l’idée selon laquelle notre ventre serait bel et bien notre deuxième cerveau !

Sources : Slate — The Independant