Si le stérilet de cuivre est une des méthodes contraceptives les plus efficaces existantes, ses effets secondaires sont considérables. Il faut dire que certaines femmes sont même découragées de l’utiliser. Il y a quelques mois, des chercheurs ont évoqué leurs travaux dont l’objectif est de proposer une alternative.
Vers une alternative au cuivre ?
Le stérilet (ou dispositif intra-utérin) est un dispositif contraceptif réversible en cuivre et en forme de T, popularisé dans les années 1980. Jusqu’à aujourd’hui, celui-ci est une des méthodes de contraception les plus efficaces. Au contact de la cavité utérine, le métal s’oxyde et libère des ions cuivre et en agissant sur les spermatozoïdes et les bactéries, ces derniers acquièrent des propriétés spermicides et antiseptiques. Néanmoins, ces ions peuvent aussi interagir avec la paroi de l’utérus et entraîner des inflammations et autres effets secondaires : crampes douloureuses ou encore, règles plus abondantes et plus longues chez la moitié des femmes.
Assistante professeure en chimie à l’Université Western Ontario (Canada), Samantha Gateman a mené une étude sur le stérilet dont les résultats ont été publiés dans la revue Women’s Health en juillet 2024. La spécialiste s’est interrogée sur les raisons impliquant le cuivre dans le stérilet depuis plus d’une quarantaine d’années. Néanmoins, la chercheuse a surtout indiqué vouloir développer un nouveau type de stérilet sans les habituels effets secondaires.

Repenser le dispositif en vue d’une amélioration
Samantha Gateman a rappelé que les ions cuivre sont capables de se lier à certains récepteurs des cellules immunitaires, favorisant l’état inflammatoire. Pourtant, d’autres métaux prometteurs – évitant les inflammations – avaient été testés par le passé, à savoir le fer et le zinc. Cependant, ces derniers s’oxydaient trop rapidement pour réellement entrer dans la fabrication du stérilet. Aujourd’hui, ces matériaux restent intéressants et Samantha Gateman pense pouvoir trouver une solution pour réussir où les scientifiques précédents ont échoué.
L’intéressée et son équipe ont expliqué avoir mis au point des protocoles pour quantifier la vitesse de corrosion des différents métaux. Surtout, il est question de prolonger leur durée de vie dans l’utérus, par exemple à l’aide d’un biofilm pour en protéger la surface. De plus, les chercheurs évaluent la concentration d’ions métalliques idéale pour une contraception efficace et prévoient d’en étudier les mécanismes. Dans le cadre de ces travaux, le candidat privilégié semble être le fer.
Ainsi, repenser le stérilet en vue d’une amélioration pour soulager les femmes des effets secondaires est une idée bienvenue. En effet, il n’est pas question de bannir ce dispositif dans la mesure où celui-ci est bon marché, très efficace et ce, tout en réduisant considérablement la charge mentale des porteuses.