Dernièrement, la principale organisation commerciale qui regroupe les acteurs du transport maritime de marchandises a évalué le nombre de conteneurs tombés à la mer depuis plus d’une quinzaine d’années. Les résultats sont malheureusement synonymes de désastre pour la biodiversité marine et terrestre.
Une moyenne de 1 500 chaque année
Les conteneurs maritimes se déclinent en de très nombreux formats et volumes très variés, allant de 9,77 m³ à 83,46 m³. Toutefois, les conteneurs les plus courants sont les 20 pieds, soit 6,06 m de longueur pour un volume de 33 m³ (ce qui est énorme, bien qu’éloigné de la taille du plus grand porte-conteneurs électrique au monde).
Le 11 juin 2024, le World Shipping Council (WSC), la principale organisation commerciale du transport maritime de marchandises, a réalisé une évaluation du nombre de conteneurs égarés en mer entre 2008 et 2023. Or, ce chiffre s’élève à au moins 20 000, soit 1 500 par an en moyenne, ce qui peut paraître dérisoire au premier abord par rapport aux 250 millions de caissons qui ont circulé sur les mers en 2023. En revanche, les conséquences sont loin d’être négligeables. « Le WSC souligne la nécessité continue de mesures de sécurité strictes et d’une vigilance constante, car chaque conteneur perdu en mer est un conteneur de trop. », peut-on lire dans le compte-rendu.
Les conséquences et mesures
Il faut dire que les porte-conteneurs, dont les dimensions sont de plus en plus imposantes, peuvent généralement transporter entre 500 et 3 000 caissons. Néanmoins, les plus gros navires peuvent en embarquer entre 20 000 et 24 000. Or, les aléas climatiques et les erreurs humaines sont parfois responsables de pertes en mer et ces marchandises sont impossibles à récupérer dans deux tiers des cas. Outre la perte financière pour les entreprises, l’égarement de conteneurs a évidemment un impact sur l’environnement.
En 2021, le MV X-Press Pearl, un navire ravagé par les flammes près du Sri Lanka, contenait des milliers de tonnes d’acide nitrique, de plomb, de méthanol et d’hydroxyde de sodium, mais également des milliards de billes de plastique (nurdles) qui représentent ensuite évidemment une plaie pour la faune et la flore lorsqu’ils refont surface. De plus, il faut savoir que lorsque les conteneurs coulent, ils écrasent au passage tout ce qui se trouve en dessous.
En début d’année 2024, l’Organisation maritime internationale (OMI) des Nations Unies a donc adopté des amendements relatifs à deux traités maritimes internationaux. L’objectif ? Exiger davantage de transparence au sujet des conteneurs. Dès 2026, les pertes de caissons devront être signalées aux pays proches de l’incident ainsi qu’au pays concerné par l’immatriculation du navire. En revanche, aucune sanction n’a été prévue pour les responsables en cas de non-signalement, ce qui limite évidemment la portée de cette mesure.