Contaminés par les déchets plastiques, les océans pourraient nous réserver une mauvaise surprise…

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Une étude a enfin prouvé que les déchets plastiques présents dans les océans peuvent contaminer la chaîne alimentaire par le biais de métaux lourds toxiques. Le fait est que les humains se trouvent au bout de cette chaîne et que les risques réels pour notre santé restent encore méconnus.

Les déchets plastiques sont de plus en plus présents dans les océans et impactent la vie marine. Nous savons également que des particules de plastique se retrouvent dans certains poissons et fruits de mer que nous consommons. De leur côté, les chercheurs du Département de biologie de la Simon Fraser University (Canada) sont allés plus loin dans leur étude parue dans la revue PLOS One le 14 février 2018.

Bertrand Munier, un français diplômé de cet établissement, a indiqué que des métaux toxiques s’accrochent à la surface des déchets plastiques, s’insèrent dans l’environnement marin et la chaîne alimentaire et peuvent donc finalement pénétrer l’organisme des consommateurs de produits issus de la mer. Pour les besoins de l’étude, l’intéressé a ramassé pas moins de 144 déchets plastiques sur les plages près de Vancouver (Canada). Ces déchets ont ensuite été classés en onze catégories comme l’explique un communiqué de la Simon Fraser University.

Un acide faible a été utilisé afin de séparer les métaux des déchets. Ce type de méthode est souvent utilisé pour faire une estimation du niveau de toxines pouvant pénétrer dans les tissus de la faune en cas d’ingestion. L’expérience a également été menée avec des plastiques neufs, car le but était d’identifier quels métaux étaient issus du plastique lui-même et ceux qui se sont adsorbés aux déchets provenant des océans. L’accent a été mis sur quatre métaux pour ces recherches : le cadmium, le zinc, le cuivre et le plomb.

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Sur les éléments collectés, pas moins de cinq échantillons ont présenté des taux extrêmement élevés de métaux (avec notamment le cas d’un applicateur de tampon en plastique présentant des taux élevés de zinc) et tous présentaient les quatre métaux testés. Le plastique le plus commun, le PVC, présentait des taux élevés de plomb et de cuivre. Par ailleurs, les tests sur les échantillons ont montré qu’avec le temps, des produits chimiques liés à la fabrication du plastique (comme le cadmium, utilisé pour plus de rigidité et de résistance face aux UV) peuvent se libérer.

Le fait est qu’un biofilm chargé de métaux toxiques peut être à la fois un danger pour l’environnement et la santé humaine. Le chercheur a évoqué la potentialité d’une croissance bactérienne sur ce même biofilm capable de rassembler des agents pathogènes. Par ailleurs, puisque les plastiques ont tendance à se décomposer en petits morceaux, ceux-ci sont ingérés par les poissons et autres fruits de mer que nous sommes susceptibles de manger.

Pour l’heure, les conséquences réelles pour la santé humaine des métaux toxiques liés aux plastiques sont encore inconnues, mais selon Leah Bendell, le professeur d’écologie marine et écotoxicology de l’Université Simon Fraser qui a dirigé l’étude, il s’agit d’un énième avertissement :  il serait grand temps de stopper la pollution des océans et de changer nos habitudes de consommation en bannissant le tout jetable.

Sources : Simon Fraser UniversityPacific Standard