Le champignon représente-t-il le futur de la construction ? Récemment, des chercheurs ont utilisé la partie souterraine des champignons pour mettre au point des briques biodégradables, légères et résistantes. Dans l’idéal, ces briques pourraient remplacer le béton traditionnel.
Des biocomposites à base de mycélium
Tout d’abord, précisons qu’il est ici question de mycélium. Il s’agit de la partie souterraine du champignon constituée de fils, les hyphes, à partir desquels les champignons peuvent pousser. Le rôle du mycélium est de décomposer la matière organique, mais aussi d’absorber les nutriments et l’eau. De plus, les champignons récupèrent les sucres et la matière organique avant de les transformer et participent ainsi au stockage du carbone dans les sols depuis très longtemps.
Rappelons également que le mycélium se trouve déjà au cœur de plusieurs innovations. Des scientifiques ont notamment conçu un « cuir » de champignon qui représenterait une alternative au cuir animal. Citons également un type de cendrier « mange-tout » à base de mycélium, capable de décomposer les mégots de cigarette. Plus récemment, le média Interesting Engineering a quant à lui dévoilé une autre innovation. Les chercheurs du PLP Labs (Royaume-Uni) ont élaboré des matériaux biocomposites à base de mycélium, et en ont exploré les capacités structurelles et le potentiel architectural durant une année.
Une potentielle solution d’avenir
Rappelons qu’en matière de construction, les matériaux les plus utilisés sont le béton et l’acier. Or, ils sont généralement non biodégradables. Pour les chercheurs, les biocomposites de mycélium représentent donc une solution plus écologique. En effet, les champignons sont cultivés et récoltés sans impact fort sur l’environnement. De plus, les biocomposites de mycélium sont résistants, légers et sont performants en matière d’isolation.
Dans le cadre de leurs tests, les scientifiques ont fabriqué un bloc de bois à partir d’une imprimante 3D avant d’y insérer un substrat à base de mycélium. En quelques semaines, les fils ont poussé et colonisé le substrat jusqu’à engendrer un matériau durable, après avoir été séché au moyen d’une forte exposition à la chaleur. De plus, ce processus permet de donner une forme souhaitée au matériau avant que celui-ci ne durcisse.

Cette innovation pourrait représenter une petite révolution dans le secteur de la construction. Il faut dire que celui-ci est responsable de 40 % des émissions mondiales de CO2 chaque année. Pour PLP Labs, les architectes et urbanistes ont aujourd’hui un rôle à jouer en collaboration avec la nature pour cultiver le paysage urbain. L’avenir nous dira donc si ce type de matériau pourra ou non s’imposer durablement dans la construction des bâtiments.
