Quelles sont les conséquences pour notre santé physique et mentale du manque de sommeil ?

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La privation de sommeil est dangereuse, et les effets vont bien au-delà de la fatigue. Un nombre d’heures de sommeil réduit, volontairement ou non, entraîne des effets délétères sur tout votre corps. Michael S. Jaffee, du département de neurologie de l’Université de Floride, revient sur quelques points.

La privation de sommeil est devenue un problème de santé important dans les sociétés modernes. Nous pouvons être privés de sommeil en raison d’habitudes de vie ou de troubles du sommeil, tels que l’insomnie, l’apnée obstructive du sommeil et les troubles neurologiques. Mais quelles sont les conséquences pour notre santé physique et mentale ?

Outre une grande fatigue, des troubles de l’humeur et des temps de réaction beaucoup plus longs, de récentes études ont montré que les adultes qui dorment moins de sept heures sur 24 heures étaient plus susceptibles de déclarer 10 problèmes de santé chroniques, dont des maladies cardiaques, du diabète, de l’obésité, de l’asthme et la dépression, comparativement à celles et ceux qui dorment sept heures ou plus par période de 24 heures. Les enfants sont également touchés, plus sensibles encore que les adultes.

L’American Academy of Sleep Medicine recommande aux enfants de 6 à 12 ans de dormir de 9 à 12 heures par jour et aux adolescents de 13 à 18 ans de dormir régulièrement de 8 à 10 heures par jour pour favoriser une santé optimale. Les chercheurs ont par ailleurs constaté que la privation de sommeil d’une seule heure peut avoir un effet néfaste sur le cerveau en développement d’un enfant. Un manque de sommeil peut en effet nuire à la plasticité synaptique et à l’encodage de la mémoire; il en résulte alors une inattention en salle de classe.

Chacun de nos systèmes biologiques est affecté par le sommeil. En ne dormant pas assez, vous développerez alors une plus grande propension à l’augmentation de la tension artérielle et à un risque possible de maladie coronarienne. Notre système endocrinien libère également plus de cortisol, une hormone de stress. Le corps devient moins tolérant au glucose et plus résistant à l’insuline, ce qui à long terme peut entraîner un risque accru de développer un diabète de type 2. En outre, la privation de sommeil provoque une réduction de l’hormone de croissance et de la maintenance musculaire.

Nous comptons également sur le sommeil pour maintenir notre métabolisme. La privation de sommeil peut entraîner une diminution de la libération de l’hormone leptine et une augmentation de la libération de l’hormone ghréline, qui peut être associée à une augmentation de l’appétit et à un gain de poids. Le corps humain compte aussi sur le sommeil pour maintenir notre système immunitaire. La privation de sommeil est associée à une inflammation accrue, à une diminution des anticorps contre la grippe et à une diminution de la résistance aux infections.

Sachez par ailleurs qu’il existe, dans notre cerveau, un système permettant d’éliminer des protéines potentiellement dangereuses telles que des variantes anormales d’amyloïde. Ce processus d’élimination des déchets s’appuie sur le sommeil pour éliminer efficacement ces protéines du cerveau. Ce sont d’ailleurs ces mêmes protéines qui sont présentes en trop grandes quantités chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer.

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