Quand les arbres tombent sans intervention de l’homme en Amazonie

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L’augmentation du nombre de déracinements ou de brisements d’arbres en Amazonie a des conséquences graves de la productivité agricole locale au stockage mondial de carbone. Les fortes pluies ou orages couplés à des rafales descendantes entraînent ces destructions. Avec le changement climatique en progression, ce phénomène devrait devenir plus fréquent. Pour la première fois, les chercheurs de l’US Department of Energy montrent comment ces destructions varient selon les saisons et les années, dans l’Amazonie centrale. Ils ont constaté que les arbres se brisent ou tombent plus souvent entre septembre et février. Les chercheurs ont aussi constaté que les destructions étaient causées par des tempêtes qui se forment dans le sud de l’Amazonie et se déplaçant vers le nord-est.

Ces résultats amélioreront les représentations de la mortalité des arbres dans les modèles terrestres. Ces modèles aident les scientifiques à comprendre comment les tempêtes violentes affectent les forêts tropicales. Ces forêts absorbent le dioxyde de carbone de l’atmosphère et ont un impact sur le solde énergétique global de la Terre. La compréhension de la destruction des arbres est importante compte tenu de l’apparition croissante d’El Niño, un phénomène climatique qui apporte des températures anormalement élevées dans l’est de l’océan Pacifique sud.

Ce graphique présente la formation de chablis en Amazonie centrale, sur une dizaine d’années. / Crédits Jimmy Grogan, Claire Ballway, US Department of Energy

Les destructions ou brisements d’arbres, connus sous le nom de chablis, sont une forme commune de mortalité connue des arbres en Amazonie. Les chablis affectent la dynamique de la forêt et le stockage du carbone, mais la façon dont les chablis varient avec le temps n’a pas été étudiée. Pour la première fois, les chercheurs ont mesuré la variabilité saisonnière et interannuelle des chablis en se concentrant sur une région de l’Amazonie centrale. L’équipe scientifique a utilisé les images des satellites Landsat de 1998 à 2010 pour détecter les chablis en fonction de leur forme et de leurs caractéristiques spectrales. Ils ont constaté que les chablis se produisent chaque année, mais majoritairement entre septembre et février. L’équipe a aussi constaté que des pluies abondantes, complexes et des orages intégrés dans des systèmes plus vastes comme les lignes de grain peuvent aussi provoquer des chablis.

Les équipes scientifiques vont continuer leurs recherches pour en apprendre plus sur ces chablis et s’il existe un moyen de pouvoir lutter contre cette destruction naturelle causée par le réchauffement climatique.