Les conséquences climatiques de la plus puissante éruption volcanique jamais répertoriée par l’Homme

Crédits : Capture vidéo

Cette éruption volcanique a été la plus puissante jamais répertoriée par l’Homme. L’année suivant l’éruption n’a pas été marquée par une saison d’été, un dérèglement général qui aurait causé de nombreux dégâts dans tout l’hémisphère nord.

Le 5 avril 1815, le volcan Tambora a donné lieu à une éruption qui dura 33 heures. Après quelques jours de basse activité, une colonne éruptive de 44 km de haut monta dans le ciel le 10 avril, et ce pendant une durée de trois heures. L’éruption en général s’était arrêtée seulement le 15 avril, donnant lieu à des chutes de cendres jusqu’au 17 avril, s’étalant jusqu’à une distance de 1300 km. Ces cendres, si elles avaient pu être rassemblées, auraient pu recouvrir Paris intramuros sur une épaisseur d’un kilomètre.

[media-credit name= »Crédits : Oppenheimer, Clive / Xavax / Wikimedia » align= »aligncenter » width= »638″]Isopaques des retombées de cendre liées aux éruptions du Tambora en 1815[/media-credit]

Cette incroyable activité volcanique a été jugée 8 fois plus intense que l’éruption du Vésuve en l’an 79 après J.C, et 10.000 fois plus puissante que les bombes d’Hiroshima et de Nagasaki réunies, lancées en 1945 sur le Japon par les États-Unis. À la suite de l’éruption du Tambora, la montagne s’est effondrée sur elle-même formant une caldeira, une dépression limitée par une falaise verticale circulaire. Aujourd’hui, le Tambora culmine à 2850 m d’altitude, mais avant l’éruption de 1815, le volcan était estimé à une altitude de 4000 mètres.

[media-credit name= »Crédits : NASA expedition crew / NASA Earth Observatory  » align= »aligncenter » width= »641″]La caldeira du volcan Tambora[/media-credit]

Côté victimes, elles se comptent à 11.000, directement tuées par les éruptions répétées, et à 49.000 causées par de violents tsunamis qui se son abattus sur les îles indonésiennes de Sumbawa et Lombok. Mais en réalité, le nombre de victimes liées au Tambora est plus impressionnant encore.

L’activité volcanique du Tambora en 1815 a été à l’origine d’un changement climatique qui a impacté toute l’année suivante. En effet, un volume de 150 km3 de cendre a été éjecté dans la stratosphère et a fait plusieurs fois le tour de la Terre, puis s’est réparti dans l’atmosphère, ayant eu pour effet un blocage des rayons solaires, plus précisément une augmentation significative de l’albédo.

Ainsi, l’année 1816 a été une année sans été. Dans l’hémisphère nord, les températures moyennes ont été comprises entre 0,5 °C à guère plus d’1 °C. Par exemple en juin, des chutes de neige ont été observées dans l’état américain du Maine, la glace était encore présente sur les lacs de Pennsylvanie. Les récoltes ont été détruites, surtout sur la côte est américaine, en Europe et en Chine, où des chutes de neige ont eu lieu en plein été. On estime que l’été 1816, le plus froid jamais enregistré en Europe, a été la cause d’une véritable hécatombe : environ 200.000 personnes auraient péri à la suite d’une terrible famine.

Voici une simulation des températures des années 1815 et 1816, publiée par l’International Pacific Research Center (IPRC) d’Hawaï :

Sources : Météo ParisCulture Volcan

Crédit images : NASAEarth Of Fire