Le consensus sur l’origine humaine du changement climatique évalué à 99,9 %

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Un nouvel examen de la littérature spécialisée confirme et prolonge les conclusions des évaluations précédentes. Le consensus scientifique sur l’origine humaine du changement climatique est désormais supérieur à 99 %. Les résultats ont été publiés dans la revue Environmental Research Letters ce 19 octobre. 

En 2019, une étude passait en revue la littérature scientifique publiée au cours des sept premiers mois de l’année et trouvait que le consensus sur l’origine anthropique du réchauffement climatique atteignait 100 %. Les quelque 11 600 papiers pris en compte dans l’analyse pouvaient cependant paraître peu au regard du nombre total de travaux publiés dans des revues à comité de lecture et traitant de thématiques en lien avec le climat.

L’origine humaine du changement climatique actuel, un dossier clos ?

Un nouvel effort d’analyse intégrant un éventail plus large de papiers vient toutefois confirmer et prolonger les résultats obtenus par les précédents. En effet, l’évaluation de plus de 88 000 études parues entre 2012 et fin 2020 montre que le consensus atteint désormais un niveau supérieur à 99 %. Le chiffre trouvé par les scientifiques se situant même à 99,9 %.

Pour ce faire, les chercheurs ont d’abord sélectionné de façon aléatoire un échantillon de 3000 papiers parmi l’ensemble. Sur ceux-ci, seuls quatre se montraient sceptiques sur la question. Puis, à l’aide d’un algorithme prévu à cet effet, ils ont trié la totalité des 88 125 études. Au terme de l’analyse, 28 papiers sceptiques ont été trouvés. Il s’agit d’un chiffre négligeable, d’autant que ces travaux se trouvent dans des revues scientifiques peu prestigieuses et donc souvent entachés d’erreurs.

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« Pour comprendre où existe un consensus, il faut pouvoir le quantifier. Cela signifie qu’il faut examiner la littérature d’une manière cohérente et non arbitraire afin d’éviter d’échanger sur des articles précisément choisis, ce qui est souvent la façon dont ces arguments sont discutés dans la sphère publique », relate Mark Lynas, auteur principal du papier.

« Il est essentiel de reconnaître le rôle principal des émissions de gaz à effet de serre afin de pouvoir mobiliser avec rapidité de nouvelles solutions, car nous assistons déjà aux impacts dévastateurs des catastrophes climatiques sur les entreprises, les personnes et l’économie », ajoute Benjamin Houlton, un des coauteurs.

Une perception contrastée du grand public

Si le dossier sur l’origine humaine du changement climatique est clos dans la communauté des experts du climat, celui-ci ayant été prévu avant même d’être observé (!), une partie notable du grand public et des politiques reste persuadée qu’un débat persiste toujours au sein de la communauté scientifique et que la question reste ouverte. Les sondages révèlent ainsi que seulement 27 % des Américains ont une opinion en phase avec l’état actuel des connaissances. En Europe, ce chiffre est plus élevé, mais encore assez loin de refléter la réalité du consensus.

Une meilleure transmission de l’information, passant entre autres par une meilleure éducation à ces sujets, ainsi qu’un travail permettant à chacun d’acquérir les réflexes nécessaires pour faire le tri entre les fake news, les connaissances et les opinions sont quelques grandes pistes pour espérer combler le fossé entre cette perception générale et la position réelle de la communauté scientifique.