La conscience peut-elle survivre à la mort ?

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Lumière blanche, tunnel ou décorporation, les expériences de mort imminente sont nombreuses. Elles posent la question de la persistance ou non d’un état de conscience après la mort. Une étude sur ce sujet a juste été menée sur plusieurs années, ses conclusions viennent d’être publiées dans la revue Resuscitation, mais contrairement à ce que l’on peut lire ici et là, elle ne prouve pas qu’une vie existe après la mort. 

Commencée en 2008, l’étude s’est appuyée sur pas moins de 2060 patients de 15 hôpitaux des États-Unis, du Royaume-Uni et d’Australie et visait à comprendre si oui ou non la conscience pouvait survivre à la mort. Parmi tous les patients étudiés, 330 ont survécu à leur arrêt cardiaque et 140 ont pu témoigner d’un état de conscience avant que leur coeur ne soit remis en fonctionnement.

« Les preuves suggèrent que dans les premières minutes après la mort, on ne perd pas conscience », explique le docteur Sam Parnia, principal auteur de l’étude. Celui-ci s’appuie sur les témoignages des 140 survivants dont certains ont raconté avoir vu une lumière blanche et d’autres encore avoir eu des moments de conscience. 46% d’entre eux ont assuré avoir des souvenirs formés durant leur arrêt cardiaque. Or, lorsque le coeur cesse de battre, le cerveau s’arrête également de fonctionner en quelques secondes.  Le cerveau cesse de fonctionner « entre 20 et 30 secondes après l’arrêt du coeur », mais « il semble (que pour un patient de 50 ans), il a eu conscience pendant trois minutes à partir du moment où le cœur a cessé de battre » indique Sam Parnia. L’homme se souviendra ainsi du bruit des machines ainsi que des gestes prodigués par les infirmiers pour le ranimer.

Malgré ces nombreux témoignages, rien ne permet d’affirmer que la conscience survit à la mort et continue de fonctionner indépendamment de l’activité cérébrale. D’une part, l’état de mort reste flou puisque l’arrêt cardiaque ne signifie pas nécessairement le décès du patient. En effet, comme le rapporte le Dr Reynier à Science et Avenir, « si le débit sanguin a été maintenu même faiblement dans le cerveau grâce au massage cardiaque prodigué par les médecins, le cerveau n’a pas le temps de souffrir. De plus, dans les cas où l’arrêt cardiaque survient alors que le patient est sous anesthésie générale, il peut arriver qu’on laisse un peu tomber l’effort anesthésique, ce qui conduit le cerveau à se mettre en vigie, un simili d’état de veille. »

Une autre étude menée en 2013 sur des rats par des chercheurs de l’université du Michigan et décrite dans les PNAS Early Edition a montré que durant les 30 premières secondes suivant l’arrêt cardiaque, le cerveau des rats montrait une hausse ultime de son activité. Cela prouve que pour ces animaux, le cerveau est capable de produire une activité électrique bien organisée, tel un baroud d’honneur qui, si elle venait à être observée chez les Hommes, pourrait expliquer la plupart des témoignages.

Malgré tout, certaines expériences de mort imminente restent inexplicables et préservent un certain mystère sur ce qu’il advient vraiment au cours de la mort.