Conquête spatiale : Ils apprennent à cultiver des légumes du jardin « sur Mars »

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Six étudiants et un ingénieur passent actuellement leurs journées au cœur du désert de l’Utah (États-Unis) dans une station simulant une installation sur la planète rouge. Parmi les expériences menées, il y a celle de la culture de « produits du jardin » dans des conditions similaires à celles sur Mars !

Ils sont une équipe de six étudiants et un ingénieur fraîchement diplômé de l’Institut supérieur de l’aéronautique et de l’espace (ISAE-SUPAERO) de Toulouse. Depuis le 11 février 2017, tout ce petit monde se trouve dans le désert de l’Utah, au sein de la Mars Desert Research Station qui n’est autre qu’une simulation de vie sur la planète Mars dans le but de mener à bien un projet nommé MDRS Supaero Crew 175.

Selon Victoria Da-Poian, étudiante en deuxième année et responsable de l’expérience GreenHab, les membres de l’équipe « consomment principalement de la nourriture lyophilisée pour des raisons de conservation et de masse au décollage », mais « un stock de produits frais arrive régulièrement avec les cargos qui la ravitaillent », des propos recueillis par Futura Sciences.

Sur Mars, un tel approvisionnement extérieur ne pourra évidemment pas exister, les colons devront donc cultiver leur propre nourriture afin de ne pas se cantonner aux seuls aliments en poudre. L’alimentation est vitale, mais sa nature est bénéfique pour la santé, notamment psychologique. Il est donc indispensable de réfléchir à la façon dont seront consommés (et recyclés) les aliments que les explorateurs futurs emporteront avec eux lors des missions réelles, mais pas seulement.

Par exemple, la NASA envisage très sérieusement de faire pousser des légumes sur Mars, non seulement pour l’alimentation, mais également parce que le simple fait de cultiver un potager et de cuisiner sont des activités positives pour le bien-être, ce qu’avait révélé l’expérience Mars 500 en 2011. De plus, emporter des graines est effectivement beaucoup moins encombrant que des stocks de nourriture.

L’équipe de l’ISAE-SUPAERO a donc repris cette idée et mène actuellement l’expérience. Victoria Da-Poian indique collaborer avec la start-up française Vegidair dont la spécialité est la fabrication de potagers connectés. L’équipe bénéficie de plusieurs de ces potages baptisés Vegidair One (déjà commercialisés) qui sont utilisés dans des conditions similaires à celles de Mars.

« L’idée est de tester différents substrats avec les mêmes semences et de mesurer leurs performances. Certains substrats seront trempés dans de l’engrais sec ou moyennement humide de façon à voir la différence sur la pousse. Nous allons également étudier les impacts de variation de fréquence et de durée d’arrosage ainsi que la durée d’éclairage pour observer leurs impacts sur la pousse », indique la responsable de l’expérience.

Il s’agit donc d’hydroponie, une technique horticole très ancienne qui permet de procéder à une culture hors-sol. Par ailleurs, deux panneaux produisant chacun un éclairage différent sont utilisés (Led Standard Vegidair et Led rouge et bleu). Par manque de temps et d’espace, le but est de produire de petites salades et de jeunes pousses connues pour leurs qualités nutritives.

La mission MDRS Supaero Crew 175 se terminera le 5 mars 2017 et nous saurons alors si l’expérience GreenHab a fonctionné.

Sources : Futura Sciences — Usine Nouvelle