La mission d’exploration InSight a permis de récolter des données sismiques sur Mars. Il y a peu, des scientifiques collaborant avec la NASA ont ainsi pu déterminer avec précision la composition du noyau de la planète rouge. Quelles pourraient être les conséquences de cette découverte ?
Un alliage liquide composé de fer
La mission InSight a débuté en milieu d’année 2018 et s’est achevée en décembre 2022. Deux instruments scientifiques essentiels ont été embarqués, à savoir le sismomètre SEIS ainsi que HP3, un instrument de mesure des flux de chaleur en provenance du cœur de la planète. Or, comme l’indique une publication dans la revue PNAS du 24 avril 2023, quatre années d’enregistrement de données sismiques sur Mars ont permis à une équipe de scientifiques internationale pilotée par l’Université de Bristol (Royaume-Uni) et collaborant avec la NASA de découvrir la composition de la planète.
Ainsi, le noyau de Mars renferme un alliage liquide composé de fer, ainsi que de surprenantes quantités de soufre et d’oxygène. Pour les chercheurs, la découverte de cette composition devrait permettre de mieux comprendre l’histoire et le fonctionnement de Mars, une planète évidemment très différente de la Terre.
Rappelons qu’il y a plus d’un siècle, une méthode similaire avait été mise au point par le géologue britannique Richard Dixon Oldham afin de découvrir la structure du noyau de la Terre. Depuis, les progrès scientifiques ont permis une application sur une planète aussi lointaine que Mars. La méthode en question consiste à étudier la manière avec laquelle les ondes sismiques se propagent pour découvrir la nature des matériaux qu’elles traversent. Or, malgré des phases de scan assez courtes, la sonde spatiale InSight (voir ci-après) a pu détecter et enregistrer des centaines de séismes afin de constituer une imposante base de données.

Moins dense que le noyau de la Terre
En déterminant la nature du noyau de Mars, les chercheurs se sont rendu compte que celui-ci n’était pas aussi mort qu’on le pensait. La Terre renferme un noyau externe liquide et un noyau interne plus ou moins solide. Ce dernier contient un noyau plus dense encore. Dans le cas de Mars, le noyau est complémentent liquide et intègre des éléments assez légers.
Ainsi, 1/5e de la masse du noyau martien se compose de souffre et l’on y retrouve également du carbone, de l’oxygène et de l’hydrogène en faible quantité. En somme, ce noyau est moins dense et plus compressible que celui de la Terre. Or, il est fort possible que la planète rouge ne bénéficie d’aucun champ magnétique global pour cette raison. Actuellement, les recherches se poursuivent afin d’établir formellement ce lien et renforcer les connaissances sur l’histoire de Mars.
Dans un futur plus ou moins proche, mieux connaître les caractéristiques de Mars pourrait permettre d’identifier les types d’environnement abritant potentiellement de la vie, et donc de mieux orienter les recherches d’autres formes de vie en dehors de notre système solaire