Dernièrement, des scientifiques français ont publié leurs travaux concernant le sommeil. Les auteurs ont stimulé des personnes endormies et ont obtenu des réactions. Dans un futur plus ou moins proche, des « fenêtres » de temps pourraient s’ouvrir en temps réel et permettre de poser des questions aux dormeurs.
Rêves lucides et narcolepsie
Et si communiquer avec une personne endormie pouvait s’avérer utile, notamment lorsque cette dernière est sujette aux ronflements ? Des chercheurs ont tenté d’explorer cette question dans le cadre d’une étude publiée dans la revue Nature Neuroscience le 12 octobre 2023. Selon l’équipe dirigée par l’Institut du Cerveau de l’Université de la Sorbonne (France), des réactions ont été obtenues auprès de personnes durant leur sommeil en utilisant certains mots. Au réveil, elles ne se souvenaient toutefois de rien.
Une autre étude publiée en 2021 avait déjà établi qu’une communication était possible avec des rêveurs lucides, à savoir des dormeurs ayant conscience de leurs rêves. La nouvelle étude concernait un autre type de dormeurs : les personnes atteintes de narcolepsie. Le but ? Avoir un point de comparaison avec l’étude précédente. Rappelons à ce titre que la narcolepsie implique des endormissements soudains, mais aussi parfois des rêves lucides.
Les narcoleptiques répondent beaucoup mieux
L’étude de l’Institut du Cerveau a réuni 27 personnes souffrant de narcolepsie et 21 témoins dans deux groupes distincts. Les chercheurs leur ont passé des enregistrements de mots réels, mais aussi des associations de syllabes n’ayant aucun sens. Dans chacun des groupes, la moitié des volontaires avait pour consigne de sourire en entendant de vrais mots et l’autre moitié devait froncer les sourcils en cas de mots n’ayant pas de sens. Les participants à l’étude étaient équipés de capteurs dont l’objectif était de détecter les mouvements musculaires de leur visage, ainsi que les ondes cérébrales. Après cette première partie, les chercheurs ont invité les volontaires à faire une sieste pendant que la diffusion des enregistrements se poursuivait.
Selon les résultats, les personnes non atteintes de narcolepsie répondaient aux stimulus environ 20 % du temps, avec une baisse de 5 % durant les étapes suivantes du sommeil et une absence totale de réponse durant la phase de sommeil profond. Chez les narcoleptiques, le taux de réponse global a atteint un maximum de 65 %.
Au vu des résultats, les auteurs de l’étude estiment qu’il serait possible de développer des fenêtres de temps s’ouvrant en temps réel durant lesquelles des questions seraient posées aux dormeurs. Néanmoins, les chercheurs n’ont pas communiqué sur les raisons de ces recherches, si ce n’est en apprendre davantage sur le sommeil des êtres humains.