Comment stockait-on l’eau potable sur les navires au temps des grandes découvertes ?

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Qualité médiocre, rationnement et pénurie allaient souvent de pair lorsqu’il s’agissait de l’eau potable à bord des navires. Au temps des grandes découvertes, personne ne savait pas combien de temps allaient durer les voyages, si bien que l’eau potable était d’une importance cruciale ! Les possibilités étaient réduites et il fallait compter sur un hypothétique ravitaillement.

Une eau jaune infectée à la mauvaise odeur

Une question publiée en février 2020 sur la plateforme Quora pose une interrogation pertinente : « À l’époque des découvertes, comment les marins stockaient-ils ou préparaient-ils l’eau potable pour un si long voyage? Il ne semble pas pratique de faire bouillir l’eau dans les navires à cette époque ».

Isabelle Rentler, une professeure d’anglais vivant en Lorraine s’est intéressée au sujet et a fait quelques recherches. Durant les voyages transatlantiques, les haltes n’étaient pas fréquentes sauf à l’arrivée dans les Antilles occidentales. Ainsi, il fallait dès le départ faire des réserves d’eau potable dans de gros tonneaux à fond de cale.

Malheureusement, sa conservation était difficile et n’était pas de bonne qualité. Une publication du Lycée Montgrand de Marseille indique que les marins buvaient une eau jaune infectée qui avait si mauvaise odeur qu’il fallait fermer les yeux et se boucher les narines pour la boire.

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L’eau, la ressource la plus importante

Par ailleurs, l’eau venait aussi à manquer et pouvait alors faire l’objet d’un rationnement avant une possible pénurie allant jusqu’à menacer la vie des marins. De plus, les rations variaient d’un marin à un autre, notamment en fonction du grade. Boire de l’eau salée ou de l’urine ne devait pas être quelque chose de rare, mais rien n’atteste réellement cela. Toutefois, les marins recevaient bien des rations de vin, un breuvage qui ne pouvait tout de même pas remplacer l’eau pour apporter une hydratation.

L’eau était donc la ressource la plus importante, surtout qu’à l’époque, les denrées emportées devaient être non périssables. Viandes et biscuits saumurés composaient l’essentiel du régime des marins. Les fruits et légumes étaient donc très rares dans leur alimentation, si bien que le scorbut a très souvent fait des ravages. Cette maladie provient d’une carence en vitamine C et cause un déchaussement des dents et une grave purulence des gencives.

Dans le cas des voyages vers les Indes orientales, les navires avaient l’opportunité de s’arrêter le long des cotes africaines pour se ravitailler. Par exemple, la colonie du Cap fondée en 1652 par les Hollandais avait pour origine un centre de ravitaillement pour les marins. Les colons y plantaient des légumes et l’eau y était abondante tout comme les citrons, très utiles dans la lutte contre le scorbut.