Comment nous avons transformé le cerveau des chiens

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Des recherches suggèrent que la pression exercée par l’élevage sélectif a modifié l’anatomie cérébrale des chiens. Les détails de l’étude sont publiés dans la revue JNeurosci.

Nous entretenons une relation « longue durée » avec les chiens. Depuis le Paléolithique supérieur. Il n’est donc pas surprenant de constater que notre espèce a influencé l’évolution des canidés. Il y a quelques semaines, une étude révélait par exemple que nos états mentaux avaient une influence sur la santé de nos animaux de compagnie. Une autre expérience a également suggéré que leurs gémissements déclencheraient le même sentiment d’empathie chez les propriétaires que les pleurs d’un enfant. Plus récemment, nous avons constaté que leur anatomie faciale, comparativement à celle des loups, avait elle aussi évolué au cours des millénaires pour leur permettre de mieux communiquer avec les humains. Mais ce n’est pas tout.

Il existe chez les chiens différentes races. Certaines sont connues pour leurs compétences. Les golden retrievers, par exemple, font de parfaits chiens-guides. Les bergers allemands ou les malinois, également, font d’excellents policiers. Certains sont faits pour chasser, quand d’autres conduisent les moutons. Bref, certaines races présentent certaines compétences induites par l’Homme qui, au fil du temps, a sélectionné les meilleurs dans leur domaine. Et selon une récente étude menée par des chercheurs de l’Université de Harvard, cette pression sélective n’a pas été sans conséquences.

Une modification de la structure cérébrale

Une équipe de chercheurs explique en effet avoir analysé les effets de cette pression sélective sur la structure cérébrale de 62 chiens. Grâce à des IRM. Au total, 33 races étaient représentées. Il est alors ressorti une grande variation dans ces structures, après avoir bien évidemment pris en compte la taille du corps ou à la forme de la tête de chaque chien. Et pour Erin Hecht, principale auteure de l’étude, ces différences sont dues, du moins en partie, à un élevage sélectif pour des comportements particuliers.

« Il y a eu récemment une forte pression de sélection sur l’organisation du cerveau chez certaines races de chiens. Ce qui suggère que les effets de l’Homme sur le cerveau des chiens peuvent se produire très rapidement au cours de l’évolution, a-t-elle déclaré. Cette recherche laisse à penser que nous pourrions utiliser les neurosciences pour mieux comprendre le comportement des chiens, et pour mieux élever et former des chiens en vue de l’acquisition de compétences spécialisées ».

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Il faut tout de même souligner que ces tests ont été réalisés sur des chiens de compagnie qui ne s’illustraient pas forcément pour des compétences particulières. « Cela signifie que, malgré le fait que ces chiens n’exercent pas activement ces compétences, nous pouvons encore voir des spécialisations dans leur cerveau, ce qui est très étonnant, poursuit la chercheuse. J’imagine que si nous étudions les chiens qui exercent activement ces comportements, nous verrons encore plus clairement effets ».

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