Comment notre crâne réagit-il à la surutilisation des smartphones ?

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Radiographie d'un homme de 28 ans présentant une protubérance occipitale externe élargie. Crédits : David Shahar / Mark GL Sayers / Scientific Reports

Une petite bosse, connue sous le nom de protubérance occipitale, se trouve à la base du crâne de certains individus. Une « nouvelle » croissance osseuse qui viserait à répondre aux contraintes liées à la surutilisation des smartphones.

Prenez vos doigts et placez-les à l’arrière de votre crâne, juste au-dessus de la nuque. Si vous sentez une petite croissance osseuse, cela pourrait être le signe que votre corps réagit à une surutilisation des smartphones. C’est en tout cas l’idée proposée suite à la publication d’une récente étude parue dans Scientific Reports, qui relève en effet que de plus en plus de personnes semblent présenter ce type de structures dépassant de l’arrière du crâne. Celles-ci mesurent en moyenne 2,6 cm de long, mais peuvent atteindre 3,1 cm de long chez certains individus.

Un tiers des 18-30 ans concernés

Cette « protubérance occipitale externe » (EEOP) – relativement rare dans la littérature médicale – devrait normalement mettre plusieurs décennies à pousser. C’est pourquoi, au départ, les chercheurs sont partis dans l’idée qu’elle serait le plus souvent observée chez les personnes plus vieillissantes. Or, ce n’est pas le cas. Dans cette étude portant sur 1 200 personnes âgées de 18 à 86 ans, 33 % des participants présentaient cette croissance osseuse, et tous avaient entre 18 et 30 ans. Les chercheurs ont par ailleurs noté que chaque décennie d’augmentation de l’âge observait une réduction du risque de croissance.

Le fait est que cette affection semble relativement nouvelle. Elle a déjà été observée, certes, il y a plusieurs décennies, mais jamais dans une telle mesure. «Je suis clinicien depuis 20 ans et ce n’est que durant la dernière décennie que je découvre que de plus en plus que mes patients ont cette croissance sur le crâne», explique en effet David Shahar, de l’Université de la Sunshine Coast en Australie. On ne sait pas encore ce qui motive cette croissance – du moins avec certitude. Mais les chercheurs ont leur petite idée.

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Crédits : Pixabay

Une surutilisation des smartphones

Le fait que le phénomène soit relativement nouveau nous invite en effet à penser qu’il pourrait avoir un lien avec l’utilisation intensive des smartphones observée chez les plus jeunes depuis une dizaine d’années. Cette hypothèse s’appuie également sur d’autres études suggérant que l’utilisation des smartphones impliquait généralement des mauvaises postures. Pour les chercheurs, le fait de passer beaucoup de temps la tête penchée vers l’avant, les yeux rivés sur le téléphone, implique forcément de nouvelles contraintes à la base du crâne. Face à ce nouveau « problème », notre corps régirait donc parfois en développant ce petit supplément osseux.

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