Comment les eaux usées pourraient nous aider à lutter contre le Covid-19

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Crédits : Antranias/Pixabay

Les analyses des eaux usées pourraient être utilisées pour anticiper le retour du Covid-19 une fois la pandémie essuyée. Nous pourrions également avoir une bien meilleure appréciation du nombre de personnes infectées.

Nous savons que de nombreuses maladies infectieuses croissent et décroissent en fonction des saisons. La pandémie actuelle va probablement se calmer au cours des mois à venir, à la faveur des mesures de restriction mises en place dans de nombreux pays concernés, mais il est possible que le Covid-19 présente un comportement similaire à la grippe. Autrement dit, le virus pourrait, à terme, venir nous rendre visite par vagues successives.

En attendant qu’un éventuel vaccin soit développé ou qu’une particule soit isolée dans le but d’immuniser ou de soigner la population, il sera nécessaire de surveiller les premiers signes de retour de la maladie. Nous pourrions ainsi limiter les dommages sanitaires et économiques.

Un système d’alerte précoce

La surveillance des eaux usées, une méthode déjà bien établie pour détecter la présence du poliovirus, de bactéries résistantes aux antibiotiques ou de certaines drogues, pourrait être un moyen efficace de surveillance.

Des études ont en effet montré que le matériel génétique du SARS-CoV-2 peut apparaître dans les fèces dans les trois jours suivant l’infection, soit bien avant que les personnes touchées ne développent leurs premiers symptômes. Le suivi de ces particules virales dans les eaux usées pourrait donc, à terme, nous donner une longueur d’avance, nous invitant à réinstaurer telle ou telle mesure de restriction.

« La surveillance systématique des eaux usées pourrait être utilisée comme un outil d’alerte précoce non invasif pour alerter les communautés sur les nouvelles infections à COVID-19 », confirme Ana Maria de Roda Husman, chercheuse en maladies infectieuses à l’Institut national néerlandais pour la santé publique et l’environnement à Bilthoven.

Ce fut d’ailleurs confirmé sur le terrain. Le 5 mars dernier, la biologiste et son équipe ont en effet détecté la présence du SARS-CoV-2 dans le système d’évacuation des eaux usées d’Amersfoort, au sud-est d’Amsterdam, avant qu’un premier cas ne soit officiellement signalé dans la ville. Ce n’est ici qu’un exemple; des traces du virus ont également été repérés ainsi aux États-Unis et en Suède.

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Le château d’Amersfoort. Crédits : Bert/wikipédia

Une vision plus globale

Ce type d’analyses, outre le fait de nous prévenir du retour de la maladie, pourrait également nous donner une indication plus précise du nombre d’infections virales dans chaque population.

À ce jour, seuls les patients présentant des symptômes graves sont en effet testés dans les laboratoires. Ce qui signifie que les chiffres rapportés sous-estiment le nombre réel de patients atteints par le Covid-19. Grâce à des mesures régulières des eaux usées, les chercheurs pourraient en revanche avoir une vision plus globale de la situation sanitaire, prenant en compte les cas qui n’ont pas été testés à cause de symptômes légers ou nuls.

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