Comment les crimes pourraient-ils être résolus en cas de colonisation martienne ?

NASA habitat mars
Crédits : NASA

Évidemment, dans le cas d’une colonisation de la planète rouge, nous sommes logiquement en droit de penser que des crimes pourraient se produire. Un journaliste américain a tenté d’imaginer comment la criminalité pouvait être gérée sur Mars.

Dans son article publié par The Atlantic le 14 septembre 2018, Geoff Manaugh s’est intéressé à la question suivante : «Comment la police résoudra-t-elle les meurtres sur Mars ?» Le journaliste s’est d’abord adressé à Christyann Darwent, une archéologue de l’Université de Davis (États-Unis). Elle travaille en Arctique au Canada, dans un lieu utilisé comme centre d’entraînement pour les astronautes qui assureront les futures missions vers Mars.

L’experte estime qu’en Arctique, un corps laissé sur le sol verrait sa partie exposée au froid et au vent rapidement détériorée, alors que son côté situé dans le sol gelé se préserverait. Il s’agit de conditions tout de même défavorables à l’identification du défunt.

Sur Mars, la moyenne des températures à la surface est de -65°C, mais il faut savoir que malgré le climat sec, l’air gelé et l’exposition au soleil, l’ADN n’évolue pas de la même façon que sur Terre. Un autre facteur rendrait une identification peu évidente : la gravité. En effet, un coup de couteau ou un impact de balle ne produirait pas les mêmes éclaboussures de sang que sur Terre.

Selon Christyann Darwent, la datation carbone pourrait même s’avérer très compliquée en raison de l’atmosphère de Mars. Par ailleurs, l’environnement martien est lui-même incroyablement hostile, si bien qu’un éventuel criminel pourrait y voir un avantage pour masquer son ou ses crimes.

Quid des lois sur Mars ? Évidemment, il n’y en a pas encore, si bien qu’il est peu aisé d’imaginer qui pourrait enquêter sur des crimes. Le journaliste s’est alors tourné vers Elsbeth Magilton, directrice exécutive du programme de droit de l’espace, de l’informatique et des télécommunications à l’Université du Nebraska (États-Unis).

Selon Elsbeth Magilton, la juridiction du pays d’origine de l’individu serait en vigueur, mais il se pourrait que des lois spéciales soient créées, ou que des lois existantes soient adaptées pour être appliquées à une mission. Par ailleurs, afin d’éviter les incidents diplomatiques, les fonctions policières pourraient être déléguées à un organisme neutre, logiquement privé.

Pour le planétologue de la NASA David Paige, les crimes seront de toute manière très difficiles à commettre tant la surveillance sera omniprésente. L’intéressé évoque par exemple l’enregistrement des signes vitaux des habitants de Mars via des capteurs placés dans leurs vêtements, ou encore l’enregistrement et la datation de n’importe quelle ouverture de porte !

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