Comment le virus du rhume pourrait nous aider à vaincre le cancer

cellule cancer
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Une souche particulière du rhume, lorsqu’elle est introduite dans la vessie par un cathéter, semble être capable de s’attaquer au cancer de la vessie, révèle une étude.

Les virus oncolytiques, qui induisent la mort spécifique des cellules tumorales, offrent depuis quelques années une nouvelle voie de thérapie. Certains recherchent et tuent directement les cellules cancéreuses, quand d’autres préfèrent aider le système immunitaire en « éclairant » les cellules indésirables. Des recherches ont déjà montré, par exemple, que le virus zika attaquait les cancers du cerveau. Ou encore que le virus de l’herpès était susceptible de s’attaquer aux cancers de la peau. Et si le virus du rhume était de son côté capable de tenir tête au cancer de la vessie ? Mieux encore, pourrait-il en venir à bout ?

Rhume contre cancer

Le cancer de la vessie non-invasif sur le plan musculaire est le type de cancer de la vessie le plus courant. Son traitement compliqué nécessite la combinaison de plusieurs approches (chirurgies, chimiothérapies ou immunothérapies). Et le taux de récidive reste encore aujourd’hui trop élevé. Il est donc urgent de penser à de nouveaux moyens de lutte. Et en ce sens, un premier pas vient d’être franchi. Un essai de phase 1 s’appuyant sur une souche du virus du rhume commun appelée virus Coxsackie (CVA21) a en effet récemment présenté des résultats prometteurs. Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Clinical Cancer Research.

Pour cet essai, une équipe de chercheurs de l’Université de Surrey a recruté 15 patients concernés par cette forme de cancer de la vessie. Chacun s’est vu administrer la souche du virus directement dans la vessie via un cathéter. Une semaine après le traitement, les patients ont été opérés pour enlever leurs tumeurs. Les chercheurs ont alors été en mesure de pouvoir évaluer l’impact du traitement sur les cellules cancéreuses.

Des cellules cancéreuses. Crédits : Pixabay

Des résultats prometteurs

Les données ont alors montré que toutes les tumeurs, sans exception, avaient été correctement infiltrées. Non seulement le virus s’était attaqué directement aux cellules indésirables, mais les chercheurs ont également souligné une augmentation du nombre de cytokines inflammatoires. En d’autres termes, cela signifie que le virus semble aussi capable de s’allier au système immunitaire dans le but de neutraliser les cellules cancéreuses.

«Une réduction de la charge tumorale et une augmentation de la mortalité des cellules cancéreuses ont été observées chez tous les patients, et elles ont éliminé toute trace de la maladie chez un patient après seulement une semaine de traitement, démontrant ainsi son efficacité potentielle, explique Hardev Pandha, principal auteur de l’étude. Aucun effet secondaire significatif n’a été observé chez aucun patient».

Ces résultats, très intéressants, ne concernent en revanche qu’un petit échantillon de patients. La prochaine étape sera de tester le traitement sur un plus grand nombre de personnes, et de tester son efficacité en l’associant à différents traitements d’immunothérapie.

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