De nouvelles recherches suggèrent que le stress maternel pendant la grossesse peut affecter le développement du fœtus. Mais de quelles manières ?
La grossesse est une période souvent heureuse, certes, mais qui implique aussi de profondes transformations physiques et psychiques pour la mère, parfois sources de stress. Mais quels sont les impacts de ce stress sur le développement du bébé ? Deux nouvelles études se sont penchées sur la question. Il ressort que le stress prénatal semble affecter le développement du cerveau du fœtus, favoriser les risques d’accouchement prématuré, et orienter le sexe du bébé.
Moins de matière blanche
La première est signée du King’s College de Londres. Des chercheurs se sont concentrés sur l’impact du stress maternel sur le développement du cerveau du fœtus. Pour ce faire, ils ont examiné 251 bébés nés prématurément au Royaume-Uni, en se concentrant sur le développement de la substance blanche. Les mamans concernées ont de leur côté rempli un questionnaire dans le but d’évaluer leur niveau de stress pendant la grossesse.
Les chercheurs ont alors constaté que chez les mères les plus stressées pendant la grossesse et la période précédant la naissance, la substance blanche était réduite chez les bébés. À ce stade, les conséquences de ce développement anormal de la matière blanche ne sont pas claires. Mais il existe des liens potentiels avec de futurs problèmes d’anxiété, de dépression ou de schizophrénie.

Plus de stress, moins de garçons
La seconde étude est signée de l’Université Columbia, aux États-Unis. L’objectif de ces recherches était de catégoriser différents types de stress prénatal (pas de stress particulier, stress mental et stress physique) et de déterminer leur influence sur la naissance. Un peu plus de 180 femmes ont été suivies tout au long de leur grossesse.
Il a été révélé plusieurs choses. D’une part, que des niveaux élevés de stress physique et psychologique pendant la grossesse augmentent les chances de naissance d’une fille. En en effet, on enregistre en moyenne environ 105 naissances de garçons pour 100 naissances de filles. Mais en cas de stress physique et psychologique, le ratio garçons /filles tombe à 4: 9, et 2: 3, respectivement.
«D’autres chercheurs ont constaté ce phénomène après des bouleversements sociaux. Tels que les attentats terroristes du 11 septembre à New York, à la suite desquels le nombre relatif de naissances masculines a diminué», souligne Catherine Monk, principale auteure de cette étude.
Des naissances plus compliquées
D’autre part, il est ressorti qu’un stress physique important durant la grossesse favorisait les risques d’accouchement prématuré. Les chercheurs ont également observé une diminution du rythme cardiaque fœtal. De leur côté, les femmes stressées sur le plan psychologique semblent souffrir de plus de complications à la naissance.
Notons que ces deux études établissent des liens, mais ne se concentrent pas sur les explications possibles. Catherine Monk fait tout de même remarquer que des recherches sur les animaux ont déjà suggéré que les hormones de stress – telles que le cortisol – peuvent directement influer sur le développement du fœtus.
«Le stress peut également affecter le système immunitaire de la mère, entraînant des changements qui affectent le développement neurologique et comportemental du fœtus, ajoute-t-elle. Ce qui est clair dans notre étude, c’est que la santé mentale et physique de la mère compte. Non seulement pour la mère, mais aussi pour son futur enfant».
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