Comment expliquer le « silence » des extraterrestres ? Voici quelques idées

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Crédits : KELLEPICS/Pixabay

Depuis des décennies, scientifiques et simples curieux cherchent  une réponse à cette question fondamentale : sommes-nous seuls dans l’univers ? Bien que la recherche de signes de vie en provenance d’autres planètes se poursuive, nous n’avons pas encore trouvé de preuves définitives de l’existence des extraterrestres. Cette absence de contact a entraîné de nombreuses théories et hypothèses susceptibles d’expliquer ce silence apparent. En voici quelques-unes.

De nombreuses civilisations extraterrestres potentielles

Connaissez-vous l’équation de Drake ? Proposée en 1961 par le Dr Frank Drake, il s’agit d’une formule visant à estimer le nombre potentiel de civilisations extraterrestres dans notre galaxie. L’équation prend en considération le nombre d’étoiles qui se forment annuellement dans notre galaxie, la part des étoiles dotées de planètes ou l’espérance du nombre de planètes potentiellement propices à la vie par étoile. Elle prend également en compte la part de ces planètes où la vie apparaît effectivement, la part de ces planètes où apparaît la vie intelligente et la part de ces planètes capables et désireuses de communiquer. Enfin, l’équation considère la durée de vie moyenne d’une civilisation.

Certains facteurs de cette équation étant inconnus ou difficiles à estimer avec précision, sa validité et son exactitude restent naturellement controversées. Cependant, malgré ce degré d’incertitude, l’équation de Drake estime potentiellement à plusieurs dizaines de millions le nombre de civilisations extraterrestres technologiques développées dans la Voie lactée. Se pose alors une question : comment se fait-il que nous n’ayons établi aucun contact jusqu’à présent ?

Une question de distances / Dissimulation volontaire

Les distances immenses entre les étoiles sont l’une des raisons principales pour lesquelles il peut être difficile de détecter et de communiquer avec des civilisations extraterrestres. Ces écarts sont en effet tellement énormes qu’il peut prendre des années, voire des siècles ou des millénaires, pour qu’un signal envoyé par une civilisation atteigne une autre étoile habitable. De plus, la plupart des signaux que nous envoyons dans l’espace sont de faible puissance, ce qui les rend difficiles à détecter sur de grandes distances.

Cela signifie que même si des civilisations extraterrestres existent, il est possible qu’elles soient trop éloignées pour détecter les signaux que nous avons envoyés dans l’espace ou pour que nous puissions détecter les signaux qu’elles pourraient envoyer.

L’hypothèse de la dissimulation, également connue sous le nom d’hypothèse du zoo ou de l’hypothèse de l’observateur silencieux, est une théorie qui suggère que les civilisations avancées dans l’univers existent, mais qu’elles choisissent de ne pas entrer en contact avec d’autres civilisations moins avancées comme la nôtre.

Selon cette hypothèse, les civilisations avancées auraient donc atteint un niveau de développement technologique et social leur permettant de dissimuler leur présence tout en observant les autres civilisations. L’idée derrière cette volonté serait que ces extraterrestres ont peut-être évolué au point de comprendre l’importance de la non-intervention dans le développement des autres espèces, ou qu’elles ont peut-être été confrontées à des conséquences négatives en interférant avec d’autres cultures par le passé.

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Vue d’artiste d’une exoplanète rocheuse de masse terrestre comme Wolf 1069 b. Crédits : NASA/Ames Research Center/Daniel Rutter

Fenêtre de communication / Rareté de la vie

Selon cette hypothèse, il y a une fenêtre de communication relativement courte pendant laquelle deux civilisations avancées pourraient communiquer entre elles. Elles pourraient en effet évoluer et devenir technologiquement avancées, mais à des périodes historiques différentes. Il est possible que ces périodes se chevauchent, mais que la « fenêtre d’ouverture » ne soit que de quelques décennies ou siècles.

Par ailleurs, comme dit plus haut, la distance entre les étoiles est immense, ce qui signifie que les signaux de communication peuvent prendre des milliers, voire des millions d’années pour parcourir l’espace entre les étoiles. Or, entre-temps, une civilisation potentiellement avancée susceptible de recevoir ces communications au moment où elles sont envoyées pourrait finalement ne plus l’être au moment de la réception du message.

De son côté, l’hypothèse de la rareté de la vie repose principalement sur l’idée que la vie pourrait être un phénomène rare pour lequel il est difficile se développer dans l’univers. Son émergence nécessiterait des conditions bien spécifiques qui peuvent être difficilement réunies malgré le nombre incroyablement élevé de planètes dans la galaxie. Par ailleurs, si la vie émerge bel et bien, son évolution vers des formes de vie intelligentes pourrait être un processus long et complexe nécessitant là encore des conditions bien spécifiques difficiles à retrouver ailleurs dans l’univers. En ce sens, la Terre ferait figure d’exception ou presque.

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Crédits : Représentation d’artiste de l’exoplanète TOI 700 e. Crédits : NASA/JPL-Caltech/Robert Hurt

L’hypothèse du grand filtre

L’hypothèse du grand filtre suggère qu’il existe un obstacle (ou un filtre) dans le processus de développement de la vie qui rend difficile, voire impossible pour les civilisations de survivre et de prospérer à long terme.

Elle se divise en deux parties : le grand filtre antérieur à l’apparition de l’humanité et celui intervenant après. Le premier se réfère aux obstacles qui rendent difficiles ou impossibles l’émergence de la vie dans l’univers. Ces obstacles pourraient inclure des facteurs tels que l’absence d’eau liquide, la rareté des éléments nécessaires à la vie, ou des événements catastrophiques tels que des supernovae ou des impacts de météorites qui pourraient détruire les formes de vie émergentes. On fait donc ici référence à l’hypothèse de la rareté de la vie mentionnée plus haut. Si le grand filtre est situé avant la vie sur Terre, cela suggère que l’émergence de la vie est un événement très rare.

L’autre grand filtre fait référence aux obstacles qui empêchent les civilisations de survivre et de prospérer à long terme. Ces obstacles peuvent inclure des menaces telles que les guerres, les pandémies, les changements climatiques, les catastrophes naturelles ou les menaces provenant de l’espace telles que les impacts de météorites ou les éruptions solaires. Si ce grand filtre est situé après l’émergence de la vie sur Terre, cela suggère que les civilisations sont souvent détruites avant qu’elles ne puissent atteindre un stade avancé de développement.