Comment des chercheurs veulent combattre le paludisme depuis l’espace

moustique
Crédits : Pixnio

Des chercheurs américains utilisent des données satellites afin de prédire l’avancée du paludisme. Le but ? Enrayer cette avancée en dépêchant des médecins et du matériel dans les régions à risque.

Un territoire difficile d’accès

Comme l’explique un rapport publié dans The Lancet le 8 septembre 2019, des chercheurs de la NASA et de l’Université du Maryland (États-Unis) sont mobilisés en Birmanie. Dans ce pays, les décès liés au paludisme (ou malaria) sont 10 fois moins importants aujourd’hui qu’il y a une décennie. Cette baisse est d’ailleurs mondiale (-40 %) et selon les chercheurs, cette maladie parasitaire pourrait être éradiquée en une seule génération.

Crédits : International Association for Medical Assistance to Travellers (IAMAT)

Le projet piloté par la scientifique Tatiana Loboda a débuté en 2017, mais semble se heurter à la situation sur place. En effet, la Birmanie est déchirée par les affrontements entre l’armée et des factions rebelles, si bien que certaines zones sont très difficiles d’accès. Or, l’objectif des chercheurs est d’empêcher la propagation du paludisme en prédisant quelles zones pourraient être touchées. Il s’agirait alors d’y dépêcher du personnel qualifié et du matériel. Le fait est que la chercheuse voudrait pouvoir couvrir l’ensemble du pays et effectuer des déplacements aléatoires, ce qui s’avère être très compliqué.

La modélisation spatiale

Des données satellitaires sont exploitées par Tatiana Loboda et son équipe. Celles-ci intègrent des informations concernant les précipitations, l’humidité du sol, la température ainsi que la couverture forestière. Ces données sont ensuite combinées à d’autres, relatives à la densité de la population ainsi que la quantité de déplacements transfrontaliers. Il est ici question de modélisation spatiale, une technique connue en géographie permettant d’obtenir des représentations schématiques de réalités matérielles (ou immatérielles).

Selon la chercheuse, il existerait une forte corrélation entre le taux de déforestation et la maladie. Cette théorie consiste à penser que les exploitations forestières, mines et autres plantations abritent de nombreux travailleurs migrants ou venant pour la saison. Or, ceux-ci transporteraient avec eux de nouvelles souches du parasite. Toutefois, cette théorie reste à prouver. Mais comme dit plus haut, la situation sur place n’est pas idéale. En Birmanie, il existe donc plusieurs formes de la maladie et celles-ci résistent au traitement classique. Cela laisse craindre une propagation mondiale de ces nouvelles souches, notamment en Afrique subsaharienne, une zone déjà particulièrement sensible.

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