Commensalisme chez les mygales : le cas des fourmis légionnaires

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Les mygales, ces araignées souvent considérées comme redoutables, cachent bien des secrets. Une étude récente vient d’éclairer un aspect étonnant de leur biologie : la fonction de leur épaisse fourrure. Il semblerait que ces poils, loin d’être uniquement esthétiques, jouent un rôle crucial dans la survie de ces arachnides en leur offrant une protection inattendue contre leurs prédateurs.

Un partenariat inattendu entre les mygales et les fourmis légionnaires

Les mygales peuvent nouer des relations symbiotiques avec d’autres espèces. L’une des plus surprenantes est celle qu’elles entretiennent avec les fourmis légionnaires. Ces dernières, bien qu’attirées par les terriers des mygales, semblent en effet ignorer les araignées adultes et leurs petits.

Ce comportement surprenant s’explique par la présence d’une épaisse couche de poils recouvrant le corps des mygales. La densité et la rigidité de ces poils rendent la surface du corps de la mygale extrêmement difficile à percer pour les mandibules des fourmis, même pour les plus agressives. Cette protection physique les dissuaderait donc d’attaquer directement les araignées, selon une étude publiée dans le Journal of Natural History.

Cette relation entre les mygales et les fourmis légionnaires est un exemple de commensalisme, une forme de symbiose où une espèce (la fourmi) tire profit de l’interaction sans nuire à l’autre (la mygale). Les fourmis, en nettoyant les terriers, éliminent les déchets, les restes de nourriture et les insectes morts, créant ainsi un environnement plus sain et plus hygiénique pour les mygales. Ce nettoyage régulier réduit les risques d’infection et de prolifération de parasites dans le terrier, offrant ainsi un habitat plus sûr pour l’araignée et sa progéniture.

En retour, les mygales offrent un abri aux fourmis qui peuvent y trouver refuge et se reposer entre deux raids. Cette cohabitation est un exemple fascinant de l’adaptation et de l’évolution des espèces.

Il reste cependant à déterminer si les mygales ont développé leurs poils précisément pour se protéger des fourmis. En effet, il est difficile de le prouver de manière catégorique, même s’il existe une corrélation claire entre la présence de poils denses chez les mygales et leur cohabitation avec des fourmis légionnaires. D’autres facteurs pourraient avoir influencé l’évolution de la pilosité chez les mygales, comme la thermorégulation, la camouflage ou la rétention d’humidité.

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D’autres adaptations défensives

La pilosité n’est qu’une des nombreuses adaptations défensives développées par les mygales pour assurer leur survie. Les espèces arboricoles ont par exemple développé des stratégies différentes pour se protéger des prédateurs. Certaines espèces se suspendent en effet à l’extrémité des feuilles, hors de portée des fourmis, tandis que d’autres adoptent des postures intimidantes pour dissuader les attaquants.

Les sacs d’œufs représentent une autre vulnérabilité pour les mygales. Pour les protéger, les femelles les recouvrent parfois, là encore, d’une épaisse couche de poils, créant ainsi une barrière protectrice contre les prédateurs.

Enfin, le mimétisme et le cryptisme sont également des stratégies couramment utilisées par les mygales pour se protéger. Certaines espèces imitent l’écorce des arbres ou les feuilles mortes pour se camoufler, tandis que d’autres adoptent des colorations vives pour avertir leurs prédateurs de leur toxicité.

Les poils des mygales, un atout sensoriel méconnu

En plus de leur fonction défensive, les poils des mygales jouent également un rôle essentiel dans leur perception de l’environnement. Dotés de capteurs ultra-sensibles, ces poils permettent aux mygales de détecter les moindres vibrations dans l’air et sur le sol, les aidant ainsi à percevoir la présence de proies ou de prédateurs à proximité. Cette sensibilité accrue est particulièrement utile dans l’obscurité de leurs terriers, où la vision joue un rôle limité. Grâce à cette adaptation, les mygales peuvent anticiper et réagir rapidement aux mouvements autour d’elles, ce qui augmente considérablement leurs chances de survie.