Les trous d’évier représentent un habitat privilégié pour les microbes et autres bactéries. Selon une récente étude britannique, il est question d’une vie microbienne qui malheureusement n’est pas tout à fait inoffensive. En effet, certains champignons proliférant dans les trous d’évier sont potentiellement dangereux.
Éponges et éviers, même combat
Il y a quelques années, des chercheurs allemands ont mené des tests sur des éponges usagées. Ces derniers y avaient découvert pas moins de 362 différents types de bactéries, dont la majorité est toutefois inoffensive. En revanche, certaines des bactéries se sont révélées être des agents pathogènes potentiels, comme les célèbres Escherichia coli, Salmonella et Staphylococcus. Rappelons tout de même que les éponges – dont la taille est de seulement de 300 cm² – peuvent abriter plus de 50 milliards de bactéries.
Concernant les trous d’évier ainsi que les « P-traps » (voir photo ci-après), le constat est assez similaire, selon une étude parue dans la revue Environmental DNA le 24 novembre 2022 et menée par une équipe de l’Université de Reading et du Centre d’écologie et d’hydrologie du Royaume-Uni. Les scientifiques ont réalisé des prélèvements à l’aide de cotons-tiges dans les éviers d’une vingtaine de bâtiments de leur université.
L’étude suggère que les éviers ne sont pas seulement des endroits agréables pour les microbes. En effet, ils pourraient aussi servir de réservoirs pour certaines moisissures, levures et autres champignons. Il s’agit d’un environnement facilitant potentiellement la propagation d’espèces capables de rendre les humains malades.
Certaines espèces sont préoccupantes
Selon les résultats, pas moins de 375 types de champignons prolifèrent dans ce lieu. Or, à l’instar de la plupart des bactéries présentes dans les éponges, celles se trouvant dans les éviers sont majoritairement inoffensives. Cependant, certaines sont assez préoccupantes. Les chercheurs britanniques ont relevé la présence de champignons anamorphiques de type Exophiala. Ces derniers provoquent généralement de simples infections cutanées superficielles. Toutefois, des infections systémiques mortelles ont déjà été documentées par le passé.
Néanmoins, il y a plus inquiétant avec la présence de Fusarium, un genre de champignons dits « imparfaits » dont certaines sous-espèces sont capables d’attaquer les organismes affaiblis. Les personnes touchées peuvent alors développer une neutropénie, c’est-à-dire une réduction de la quantité de certains globules blancs, engendrant potentiellement une pneumonie voire une septicémie.
« Nous passons 90 % de notre temps à l’intérieur, nous sommes donc exposés aux champignons dans nos maisons et nos lieux de travail. Pour la plupart des gens, ce n’est pas un problème, mais pour les personnes immunodéprimées, certaines espèces fongiques peuvent provoquer des infections graves » a déclaré Soon Gweon, principal meneur de l’étude.