Une comète se serait écrasée sur Neptune il y a environ 1000 ans

Credit: N. Molter/I. De Pater, UC Berkeley & C. Alvarez, W. M. Keck Observatory

Des mesures infrarouges de la stratosphère de Neptune – la planète la plus éloignée du système solaire, 30 fois plus éloignée que nous ne le sommes du Soleil – suggèrent qu’une énorme comète aurait impacté Neptune dans un passé récent, il y a moins de 1000 ans.

Les astronomes ont pendant longtemps cherché à savoir d’où pouvait provenir l’abondance anormale en monoxyde de carbone (CO) sur Neptune. Ce phénomène a fini par être associé à l’impact de comètes qui se seraient écrasées sur cette planète, et qui ont fini par altérer son atmosphère. Récemment, des chercheurs ont voulu confirmer cette hypothèse en partant à la recherche de sulfure de carbone (CS), une autre molécule habituellement associée à la présence d’une comète. Cette dernière a par ailleurs été observée continuellement dans l’atmosphère de Jupiter depuis l’impact de la comète Shoemaker-Levy 9, disloquée en 1994.

S’appuyant sur les données du grand réseau d’antennes millimétrique/submillimétrique de l’Atacama (ALMA) au Chili, les chercheurs ont alors effectivement décelé la présence de sulfure de carbone. « Nous rapportons la détection de CS dans l’atmosphère de Neptune, la première observation sans ambiguïté d’une espèce soufrée dans une planète géante au-delà de Jupiter », confirment les chercheurs dans une étude publiée dans Astronomy & Astrophysics.

Le sulfure de carbone semble être présent en faible quantité, à des niveaux submillimétriques. Son origine privilégiée serait ici l’impact d’une grande comète d’environ 4 km, survenu il y a plusieurs siècles – environ 1000 ans. Les astronomes estiment que sur Neptune, un tel phénomène peut  survenir tous les 3400 à 4100 ans, ce qui reste fréquent à l’échelle de l’Univers.

Il reste incroyable que nous puissions – depuis la Terre – déceler la présence d’une telle molécule dans des proportions aussi infimes. Rappelons que la NASA exprimait il y a quelques mois son intention d’envoyer un orbiteur et une sonde atmosphérique directement sur place d’ici à 2030 pour étudier en profondeur les anneaux, les satellites, l’atmosphère et la magnétosphère de la géante. De quoi nous en apprendre davantage sur les origines du système solaire, mais également sur les exoplanètes récemment découvertes, tant les similitudes sont nombreuses.

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