La comète Leonard sera-t-elle bientôt visible à l’oeil nu ?

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Crédits : NASA, ESA et J. DePasquale (STScI)

En juillet dernier, C/2020 F3, surnommée comète NEOWISE, était visible à l’oeil nu dans le ciel français. Pour la repérer, il suffisait d’observer les griffes de la Grande Ourse. Pourra-t-on apprécier un tel spectacle cette année encore ?

L’objet qui nous intéresse aujourd’hui est la comète Leonard, cataloguée C/2021 A1, découverte en janvier dernier par l’astronome Gregory J. Leonard depuis l’observatoire du mont Lemmon, dans les montagnes de Santa Catalina (Arizona).

À l’époque, il s’agissait d’un objet extrêmement faible de magnitude 19. Rappelons que plus la magnitude est élevée, plus la luminosité est faible. Pour mieux vous rendre compte, dites-vous que l’objet était alors près de 160 000 fois plus sombre que les étoiles les plus pâles visibles à l’oeil nu.

La comète se plaçait alors à environ cinq unités astronomiques du soleil, soit cinq fois la distance Terre-Soleil (149,565 millions de kilomètres), près de l’orbite de Jupiter. C’est à peu près à cette distance que le méthanol (CH3OH) et l’eau commencent à essuyer le processus de sublimation provoqué par la chaleur du Soleil. La matière, alors solide, se transforme en gaz, d’où la présence d’une faible queue libérée par la comète au moment de sa première observation.

Visible à l’oeil nu en décembre ?

D’après les premiers calculs, la comète Leonard évolue sur une orbite elliptique extrêmement longue et aplatie, l’éloignant à plus de 3 500 UA du soleil (523 milliards de km). En revanche, nous savons qu’elle se rapprochera à la fin de l’année. Le 12 décembre, la comète passera à moins de 34,9 millions de km de la Terre et à moins de 92 millions de km du soleil le 3 janvier 2022.

Pour l’heure, on ne peut pas dire si cette comète sera visible ou non à l’oeil nu, tant ces objets sont imprévisibles, mais nous pourrions nous attendre à une magnitude 4. Si tel est le cas, Leonard devrait être facilement visible à travers des jumelles ou un petit télescope… et même à l’oeil nu avec un peu de chance. Une fois le Soleil passé, la comète s’éloignera et disparaîtra rapidement, baignée par sa lumière.

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La nouvelle comète C/2021 A1 atteindra le périhélie, son point le plus proche du soleil, le 3 janvier 2022. Crédits : NASA/JPL

L’une des raisons d’être optimistes est que l’objet évolue sur une orbite fermée et qu’il a probablement déjà visité le voisinage du Soleil au moins une fois auparavant, il y a environ 70 000 ans.

C’est une bonne nouvelle dans la mesure où une comète qui ne s’est jamais « frottée » au Soleil peut développer une surface recouverte de matières très volatiles (dioxyde de carbone, azote et monoxyde de carbone). Or, ces glaces ont tendance à se vaporiser très loin du soleil, de sorte que les objets concernés peuvent afficher des « poussées » de luminosité trompeuses avant de rapidement s’assombrir.