La comète Leonard ne fera pas son prochain voyage de 80 000 ans autour du Soleil. L’objet, qui s’est rapproché de notre étoile il y a plusieurs semaines, s’est en effet désintégré fin février.
Officiellement cataloguée C/2021 A1, la comète Leonard avait été découverte en janvier 2021 depuis l’observatoire du mont Lemmon, en Arizona. À l’époque, il s’agissait d’un objet extrêmement faible, environ 160 000 fois plus sombre que les étoiles les plus pâles visibles à l’œil nu, situé près de l’orbite de Jupiter. Le méthanol (CH3OH) et l’eau avaient commencé à subir le processus de sublimation provoqué par la chaleur de notre étoile, libérant une faible queue au moment de sa première observation.
Les premiers calculs témoignèrent d’une orbite elliptique extrêmement longue et aplatie, l’éloignant à plus de 3 500 UA du soleil, soit plus de 520 milliards de km. Au moment de sa découverte, en revanche, et pour notre plus grand bonheur, la comète se rapprochait. Le 12 décembre, elle devait ainsi passer à moins de 34,9 millions de km de la Terre et à moins de 92 millions de km du Soleil le 3 janvier 2022.
Les scientifiques ont en évidemment profité pour l’étudier sous toutes les coutures ou presque au moyen du Solar Terrestrial Relations Observatory-A (STEREO-A), exploité par la NASA, et du Solar Orbiter, un projet conjoint de la NASA et de l’ESA.

Fin de course
Finalement, cette approche la plus proche du Soleil (périhélie) s’est avérée fatale pour Leonard qui y a laissé de grosses plumes. La comète de 1,6 km de large, qui venait à peine d’entamer son voyage de retour de 40 000 ans vers le Système solaire externe, semble en effet s’être éteinte.
Les astronomes ont commencé à remarquer les signes de rupture quelques jours avant son périhélie, comme des fluctuations de luminosité enregistrées tous les trois à cinq jours ou des changements structurels dans sa queue. Puis le 23 février dernier, l’astronome Martin Mašek, de l’Institut de physique de l’Académie tchèque des sciences, a découvert que Leonard, qui ne pouvait être vu que dans l’hémisphère sud, n’était devenu qu’une traînée décolorée dans l’espace.
« Elle s’éloigne maintenant et s’est non seulement estompée, mais il lui manque aussi ses deux parties les plus importantes : son noyau et sa « virgule » (l’enveloppe nébuleuse entourant le noyau qui apparaît lorsqu’une comète passe près du Soleil)« , rapporte en effet EarthSky.
Finalement, la chaleur du Soleil, qui avait donné vie à Leonard en l’exposant aux yeux des radars, lui a repris un peu plus d’un an plus tard. Son noyau s’est probablement désintégré ou évaporé (peut-être une combinaison de ces deux processus). Quoi qu’il en soit, Leonard restera dans l’histoire comme la comète la plus brillante de 2021.