Le retour sur la Lune se précise de plus en plus pour la NASA. En revanche, la question de l’énergie qui sera déployée pour cela reste en suspens. Récemment, des chercheurs britanniques ont toutefois mis au point un combustible nucléaire potentiellement capable de régler cette problématique. Il porte le nom de « trisofuel » et fait la taille d’une simple graine.
Assez d’énergie pour la future base sur la Lune
Le projet Artemis de la NASA vise la Lune et suscite l’attention. La première mission vient de se terminer tandis que la seconde prévue pour 2024 permettra d’étudier la Lune, et servira aussi de révision des programmes d’approche de mise en orbite et de retour vers la Terre. La troisième et dernière mission du programme, prévue pour 2025/2026, consistera cette fois à envoyer des astronautes vers l’astre lunaire, mais surtout à déployer la station orbitale Gateway.
Certaines questions n’ont toutefois pas encore trouvé réponse, notamment celle concernant l’énergie qui sera déployée lors de la mission Artemis 3. La NASA a déjà fait savoir que son choix se porterait sur un combustible d’origine nucléaire. Or, cela tombe plutôt bien, car des chercheurs du Nuclear Futures Institute de l’Université de Bangor (Royaume-Uni) viennent d’innover en ce sens. Dans leur communiqué publié le 4 septembre 2023, ils expliquent en effet avoir mis au point un combustible baptisé « trisofuel ». Ce dernier, dont la taille est équivalente à celle d’un grain de riz, devrait pouvoir fournir l’énergie nécessaire au déploiement et au fonctionnement de la base lunaire.

Une technologie bientôt mise à l’épreuve
Le terme trisofuel indique que le combustible se compose de particules isotropes tristructurales. Or, le noyau de ces particules contient du carbone, de l’oxygène ainsi que de l’uranium et est enveloppé par trois couches isolantes. Selon les chercheurs, l’isolant permet au combustible de résister à des températures pouvant atteindre les 1 600 °C. De plus, la structure a été pensée pour éviter toute fuite de produits de fission radioactifs. Le combustible vise quant à lui à faire fonctionner un microgénérateur nucléaire dont la taille est équivalente à celle d’une petite voiture.
Dans quelques mois, le trisofuel devrait être testé afin de mettre à l’épreuve sa résistance et sa fiabilité. En cas de succès, le combustible pourrait peut-être servir avant la colonisation de la Lune, notamment dans le but d’envoyer des fusées vers Mars depuis la Terre. Selon les scientifiques à l’origine du projet, le trisofuel pourrait permettre aux fusées d’atteindre la planète rouge en seulement quatre à six mois.
Les possibilités théoriques de ce combustible nucléaire sont très intéressantes, plus que l’énergie solaire qui ne pourrait pas être utilisée seule. Rappelons tout de même qu’à terme, une base sur la Lune devra fonctionner en continu, notamment durant les nuits lunaires dont la durée est de quinze jours terrestres.