Combien mesurait le plus gros astéroïde à avoir jamais frappé la Terre ?

astéroïde
Crédits : urikyo33/iStock

Sur la base de son cratère d’impact, la taille du plus grand astéroïde ayant frappé la Terre avait initialement été estimée à environ quinze kilomètres de diamètre. De nouvelles recherches de l’Université de Rochester (États-Unis) suggèrent que la roche était en réalité plus grosse, avec une vitesse de rentrée potentiellement plus importante. Les détails de l’étude sont publiés dans le Journal of Geophysical Research: Planets.

Au cours de ses 4,5 milliards d’années d’existence, notre planète a été frappée par de nombreux astéroïdes. Près de deux cent de ces collisions ont laissé des cicatrices encore visibles aujourd’hui sous forme de cratères d’impact. Celui de Vredefort, située en Afrique du Sud et formé il y a 2,02 milliards d’années, est le plus connu à ce jour. Son diamètre varie de 250 à 280 kilomètres selon les estimations.

Le diamètre et la vitesse de l’impacteur largement acceptés pour former ce cratère étaient respectivement de 15 km et 15 km/s. Sur la base d’anciens modèles, de tels paramètres n’auraient pas pu creuser un cratère d’environ 172 kilomètres de diamètre « seulement ». Et bien que ces précédents résultats aient pu correspondre aux preuves géologiques connues à l’époque, ces paramètres ne sont pas cohérents avec les contraintes géologiques plus récentes.

Un nouveau modèle était donc nécessaire dans le but de reproduire l’estimation commune du diamètre du cratère, ainsi que les contraintes géologiques nouvellement identifiées.

Vredefort
Le Dôme de Vredefort.
Crédits : Júlio Reis

Plus gros et potentiellement plus rapide

Dans le cadre d’une nouvelle étude, des chercheurs ont effectué des simulations d’impact pour modéliser la formation du cratère avec un nouvel outil. Il s’agit d’un programme de physique des chocs appelé Simplified Arbitrary Langrangian Eulerian (iSALE), qui permet de prendre en compte ces contraintes.

Ces simulations numériques montrent qu’un astéroïde de 25 km de diamètre fonçant à 15 km/s serait capable de creuser un tel cratère. Une roche d’environ 20 km de diamètre en serait également capable, à condition de filer à environ 25 km/s.

En étudiant les matériaux éjectés du cratère de Vredeford, les chercheurs ont également pu faire correspondre ces échantillons à ceux recueillis dans l’actuelle Carélie, en Russie. Ils estiment que les deux masses continentales étaient distantes d’environ 2 000 à 2 500 kilomètres au moment de l’impact.

Un impact aussi violent aurait naturellement eu des conséquences dramatiques au niveau mondial. Les estimations de ces effets peuvent être tirées de ce que nous savons déjà des conséquences de l’impact du cratère de Chicxulub, creusé par un astéroïde d’environ dix kilomètres de diamètre. C’est ce dernier qui a d’ailleurs précipité l’extinction des dinosaures,

À l’époque, l’événement avait anéanti 75% des espèces végétales et animales. Il y a environ deux milliards d’années cependant, la vie terrestre était principalement unicellulaire. Bien qu’il n’ait probablement pas été la cause d’un événement d’extinction de masse, on pense que l’impact de Vredefort aurait tout de même eu un effet plus important sur le climat mondial que l’impact de Chicxulub. Les grandes quantités de poussière éjectées dans l’atmosphère auraient notamment bloqué la lumière solaire pendant plusieurs années, provoquant un refroidissement global de la température de surface.