L’histoire a fait le tour du monde : les douze enfants et leur entraîneur, disparus depuis plus d’une semaine dans les grottes de Tham Luang, en Thaïlande, ont été retrouvés sains et saufs, malgré les fortes pluies qui avaient inondé l’espace souterrain. Plusieurs semaines seront nécessaires aux enfants pour reprendre des forces avant de ressortir. Les organismes ont en effet été mis à rude épreuve. Au final, combien de temps pourrions-nous survivre, piégé dans une grotte ?
Cela dépend du type et de l’emplacement de la grotte. Mais «généralement, le manque d’oxygène n’est pas un problème», explique Andrea Rinaldi, biochimiste à l’Université de Cagliari en Italie, qui étudie comment les humains s’adaptent et se comportent physiquement dans les environnements troglodytiques. «L’oxygène est généralement abondant dans les grottes, même à des centaines de mètres sous terre», explique-t-il à Live Science. «Cela dit, dans de rares cas, il peut y avoir des poches dans les grottes où le dioxyde de carbone peut s’accumuler, rendant l’air irrespirable».
Concernant l’équipe de jeunes footballeurs, il y avait assez d’oxygène pour subvenir aux besoins du groupe pendant une longue période. En revanche, le chercheur note que la qualité de l’air devrait être prise en compte. Dans certaines grottes tropicales, les crottes de chauves-souris en décomposition peuvent libérer de la vapeur d’ammoniac dans l’air. Elles peuvent également propager des spores fongiques qui, si elles sont inhalées, peuvent causer des problèmes respiratoires. «En dehors de ces cas particuliers, cependant, l’air dans une grotte est parfaitement respirable», note le scientifique.
Les humains n’ont pas seulement besoin d’air : il leur faut aussi de la nourriture et de l’eau pour survivre. Concernant l’alimentation, «un être humain en bonne santé peut survivre des semaines, voire des mois, sans se nourrir», poursuit Andrea Rinaldi. En ce qui concerne l’eau, c’est une question plus «délicate», dit-il. Dans les grottes, l’humidité de l’air est généralement élevée, ce qui réduit la tendance à boire. Mais les humains en ont encore «absolument besoin tous les jours» et dans la grotte thaïlandaise, «l’eau serait probablement boueuse». Donc, si vous vous retrouvez bloqués sans dispositif pour filtrer l’eau, il serait «beaucoup plus propre et plus sûr» de « siroter » l’eau qui coule des plafonds et des murs de la grotte.
En plus des défis physiques, les problèmes psychologiques sont aussi à prendre en compte. «Être pris au piège sous terre pendant dix jours, dans le noir… avec peu ou pas de nourriture peut être une expérience pénible pour n’importe qui, y compris les spéléologues vétérans», explique-t-il. Concernant les jeunes enfants, «le fait qu’ils soient une équipe, échoués ensemble, leur apportera probablement un peu de réconfort». Par ailleurs, des lignes téléphoniques sont maintenant installées à l’intérieur de la grotte afin que les garçons puissent parler avec leurs familles.