Combien de temps peut-on rester sans dormir ?

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Depuis des années, de nombreuses études démontrent que le sommeil est indispensable au bien-être et au développement psychologique et intellectuel de l’Homme. En dormant, l’individu assimile en effet tous les apprentissages qu’il a acquis durant la journée, le cerveau trie les informations utiles des informations inutiles. Mais qu’arrive-t-il lorsque le manque de sommeil perdure ? Troubles de l’humeur, somnolence, agressivité, stress, diminution des capacités physiques et intellectuelles ou encore prise de poids, les conséquences sont multiples. 

On ne peut pas mourir d’un manque de sommeil

À ce jour, Randy Gardner, 17 ans, détient le record de celui qui est resté le plus longtemps sans dormir : une performance de 264 heures, soit onze jours éveillé. À la fin de son « record », les spécialistes qui l’accompagnaient ont observé qu’il a dormi 14 h 40 min La nuit suivante il dormit 10 h 25 min et la troisième nuit 8 h 55. Ils ont également noté une augmentation importante de l’absorption de nourriture, mais aussi une altération des fonctions cognitives : vigilance, performances psychomotrices, élocution. Les fonctions végétatives, cardio-vasculaires, respiratoires et neurologiques ont remarquablement résisté. Toutefois, le manque total de sommeil reste quelque chose de difficile à étudier en laboratoire et aucun décès n’a jusqu’à ce jour pu être uniquement attribué à cette absence.

L’an dernier, un Chinois de 26 ans est mort après avoir voulu regarder tous les matchs de l’Euro 2012 pendant 11 jours sans dormir. Une fois rentré chez lui, il s’est endormi et ne s’est jamais réveillé. Néanmoins, les médecins ont souligné que le jeune homme avait fumé et bu tous les jours, les empêchant ainsi de considérer le manque de sommeil comme cause principale de décès.

On ne peut donc pas mourir d’un manque de sommeil, mais plutôt des conséquences dues à ce manque. Bien qu’Andy Gardner n’ait eu aucune séquelle sur le long terme ni aucun problème majeur dû au manque de sommeil, les scientifiques ont observé que la privation de sommeil provoquait de nombreux effets, variables selon les individus. Ils se manifestent dès 24 heures de privation.

De nombreux troubles dus au manque de sommeil

La privation du sommeil et la prolongation de l’éveil entraînent une accumulation anormale de substances hypnogènes toxiques entraînant différents troubles qui s’accentuent avec la durée de la privation.

Les premiers symptômes qui se manifestent sont les troubles de l’humeur, comme une irritabilité et une irascibilité croissantes, la bipolarité et l’indifférence à l’environnement avec le désir de rester seul. Vient ensuite l’instabilité psychomotrice. La personne ne peut rester immobile, éprouvant le besoin de se déplacer, de changer de place, de position (debout, assis). De ce fait, elle a des difficultés à fixer son attention. Puis, apparaissent les troubles de la sphère visuelle (hallucinations, changement de forme des objets…), des troubles somoesthésiques (fourmillements, augmentation de la sensibilité à la douleur), auditifs (sifflements, bruits lointains…). Finalement, les chercheurs ont mis en avant des troubles plus graves et dangereux pour la santé : une désorganisation de la pensée (délai de réflexion augmenté, amnésies, confusion, désorientation), de nombreux troubles végétatifs (tachycardie, hyperthermie, sensation de faim…). De plus, la perception temporelle est modifiée.

Quant au café ou aux boissons dites énergisantes, dont la teneur en caféine est élevée, elles sont efficaces, mais sur le court terme. De plus, la caféine a un effet pervers, puisqu’elle réduit le sommeil lent profond, une période cruciale pour récupérer de façon optimale. Idem lorsqu’on consomme des substances illicites : elles donnent l’impression d’être plus vigilant, mais elles n’enlèvent pas le besoin naturel de dormir.

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Sources : Naturavox , Techno-science, Maxisciences