Les problèmes de concentration touchent un certain nombre de personnes. Lorsqu’il est dérangé en plein travail, le cerveau a en effet besoin d’un certain temps avant de se reconcentrer et donc de redevenir efficace. Or, ce temps nécessaire pour retrouver un fonctionnement normal peut paraître très conséquent.
Des perturbations de la fluidité cognitive
Au travail, plusieurs éléments peuvent être une source de distraction, par exemple les emails reçus, le smartphone même éteint ou encore les conversations avec les collègues. En 2012, un article publié par The Wall Street Journal évoquait une moyenne de 23 minutes pour qu’un cerveau interrompu en plein travail puisse pleinement retourner à sa tâche. Cette conclusion est en tout cas celle d’une étude menée par Gloria Mark, une psychologue et enseignante-chercheuse à l’université de Californie (États-Unis). Il faut savoir que ces interruptions sont qualifiées de « rupture de fluence », c’est-à-dire des perturbations de la fluidité cognitive que le cerveau attend et prépare.
Il est ici question de distraction numérique, un phénomène capable de façonner notre attention et notre cognition de manière perpétuelle. Soulignons également le fait que cela va de pair avec la multiplication des objets connectés au travail, mais également dans la vie de tous les jours. Les personnes peuvent ainsi être également touchées à leur propre domicile en cas de télétravail, notamment avec la généralisation progressive du concept de maison intelligente.
Limiter ces moments de distraction pour le cerveau
Lorsque l’on tente d’additionner tous les potentiels moments de distraction numérique au cours d’une journée de travail, le résultat peut étonner. Ainsi, cette réelle menace concernant la productivité des employés est un sujet pris très au sérieux par certaines sociétés. Ces dernières tentent donc de réfléchir à des moyens de réduire les distractions. Par exemple, certaines entreprises limitent, voire suppriment la possibilité d’échanger des messages en interne.
Fondée en 1997, Atos est une entreprise de services du numérique française, leader européen du cloud, de la cybersécurité et du supercalcul. Or, il y a quelque temps, ce groupe mondial a remplacé avec succès les emails par un genre de réseau social interne. Dans le cas de l’entreprise pharmaceutique américaine Abbott Vascular, les employés sont quant à eux désormais invités à préférer les appels téléphoniques plutôt que les emails lorsqu’il s’agit de conversations importantes.
Par ailleurs, si ces distractions numériques peuvent nuire à la productivité des salariés, elles peuvent aussi représenter une pression supplémentaire. En effet, dans de nombreux cas, tout retard doit être rattrapé afin de tenir les échéances. Or, ce type de pression peut augmenter les risques en lien avec un phénomène aujourd’hui très commun : le burnout.