La Lune est régulièrement la cible d’attaques venues du ciel, mais quelle est la taille de ces roches et à quelle fréquence touchent-elles notre satellite ? Ces impacts pourraient-ils constituer une menace pour les humains ? On fait le point.
La Terre est enveloppée d’une épaisse atmosphère protectrice capable de désintégrer la plupart des roches qui croisent notre chemin. Ce n’est néanmoins pas le cas de la Lune qui est de fait vulnérable à ces menaces. Nous savons par ailleurs que la NASA et d’autres agences ambitionnent de s’établir durablement sur notre satellite. Ce facteur doit donc être pris en compte, comme ce fut déjà le cas en 1969 dans le cadre du programme Apollo.
Heureusement, les astronautes n’étaient pas trop en danger à cette époque. Selon Bill Cooke, chef du Meteoroid Environment Office de la NASA, la probabilité qu’un astronaute soit touché par un objet de taille millimétrique était d’environ une sur un million par heure et par personne. À l’avenir, la présence humaine sur la Lune sera cependant permanente. Le risque sera donc plus important.
C’est pourquoi il est essentiel de comprendre la fréquence à laquelle notre satellite naturel essuie ce type d’impact. Nous pouvons le faire depuis la Terre, au moyen de télescopes dédiés chargés de détecter des flashs de lumière. Nous pouvons également opérer depuis l’orbite lunaire au moyen de sondes envoyées sur place, comme le Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la NASA chargée d’observer les cratères laissés par les impacts.
Combien de roches frappent la Lune chaque année ?
Selon Cooke, tout dépend de la taille de l’objet. Pour les impacteurs de moins d’un millimètre de diamètre, le nombre ne peut être quantifié avec précision, mais le Meteoroid Environment Office de la NASA estime que 11 à 1 100 tonnes de poussière entrent en collision avec la Lune par jour.
Pour les roches un peu plus grosses, de la taille d’une balle de ping-pong, comptez une centaine de frappes quotidiennes, soit environ 33 000 par an. Malgré leur petite taille, chacune de ces roches frappe la surface avec la force de 3,2 kilogrammes de dynamite.
De plus gros objets frappent également la Lune, mais moins souvent. Les chercheurs estiment que les roches d’au moins 2,5 mètres de diamètre s’écrasent environ tous les quatre ans, chacune avec la force d’une kilotonne de TNT.
Bien que la Lune soit régulièrement prise pour cible, cela ne devrait pas poser trop de problèmes dans le cadre d’une présence humaine. Considérant la surface de notre satellite est d’environ 38 millions de kilomètres carrés, un terrain d’un kilomètre carré ne sera frappé par l’un de ces objets de la taille d’un ping-pong qu’une fois tous les mille ans environ.