Plongée au cœur d’une « ferme à clics » en Chine

Capture vidéo

La notation fait de plus en plus partie intégrante de notre société. Et dans ce vaste monde qu’est celui des applications, rien n’est plus important que la notation, car c’est elle qui lance la vie et la popularité de l’app. Comment sortir du lot au milieu de l’App Store ou de Google Play qui mettent sur le marché des centaines, voire des milliers, d’applications chaque jour ? Pour pouvoir atteindre leurs objectifs, certains n’hésitent pas à faire appel à une « ferme à clics ».

Le 12 mai dernier, une vidéo qui a suscité polémique a été diffusée sur le net. Elle présente une « ferme à clics » en Chine basée dans un lieu tenu secret. Ces lieux sont d’autant bien gardés, car ce sont des déviances de l’économique numérique, des pratiques honteuses et sordides. Ces lieux sont généralement hébergés dans des pays en voie de développement comme la Chine ou l’Inde. Ils emploient des personnes pour un salaire piteux afin qu’ils génèrent des clics et des avis positifs aux applications qui en font la demande. Le but est de booster la popularité d’une application afin qu’elle soit la mieux possible classée et donc générer le plus de téléchargements possible.

Ces installations sont constituées de milliers de smartphones reliés à des ordinateurs avec à la tête un être humain devant un clavier et puis des clics. Lors d’une visite en Chine, un citoyen russe a filmé ces constructions et publié la vidéo sur sa page Twitter le 11 mai 2017. Ces téléphones sont posés sur des étagères et sont programmés pour laisser du positif sur toutes les applications. Selon l’homme russe, les propriétaires du lieu possèdent 10 000 smartphones. À chaque clic le téléphone émet un bip sonore, un tintamarre électronique infernal résonne dans cette pièce.

Bien sûr, dans les conditions d’utilisation spécifiées pour la mise des applications sur le marché, le recours aux fermes à clics est interdit. Cependant on devine bien que cette règle n’est pas respectée. Plusieurs recherches ont été réalisées et les résultats ne font qu’empirer : des milliers de comptes sont en réalité des robots au sein des différentes plateformes mises en place sur Internet. C’est le cas d’une étude réalisée par des chercheurs de l’université de Caroline du Sud où il a été démontré que 48 millions de comptes Twitter pourraient être des bots, ils estiment donc qu’il existe entre 9 % et 15 % de bots sur le nombre total d’utilisateurs. L’économie des applications mobile, une popularité factice ?

Source –Konbini