CO2 dans l’atmosphère : du jamais vu dans toute l’histoire de l’humanité

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Crédits : Pixabay

L’atmosphère terrestre a officiellement atteint une concentration de CO2 de 415 parties par million (ppm). Du jamais vu dans toute l’histoire de l’humanité.

Il y a quelques jours, les capteurs de l’observatoire du Mauna Loa, à Hawaii, ont enregistré la concentration de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère de la Terre : 415,26 ppm. « C’est la première fois dans toute l’histoire de l’humanité que l’atmosphère de notre planète contient plus de 415 ppm de CO2, s’est exprimé le météorologue Eric Holthaus, de la Scripps Institution of Oceanography. Pas seulement dans l’histoire enregistrée, pas seulement depuis l’invention de l’agriculture il y a 10 000 ans. Mais depuis que les premiers hommes modernes ont commencé à évoluer, il y a des millions d’années. Nous n’avons jamais connu une telle planète« .

Point de non-retour

Les climatologues avaient déjà prévenu il y a plusieurs années que si la concentration de carbone dans l’atmosphère venait à dépasser les 400 ppm, nous passerions un point de non-retour au-delà duquel le réchauffement climatique deviendrait totalement irréversible. Ce seuil a été atteint pour la première fois en 2012, en Arctique, avant de s’étendre au reste du monde trois ans plus tard. On a depuis enregistré un seuil de 410 ppm, en 2017. Aujourd’hui, nous avons donc passé le seuil des 415. Un record, loin d’être glorieux, que nous devons à l’utilisation excessive des combustibles fossiles.

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Courbe de Keeling. Les niveaux de CO2 n’ont jamais été aussi haut dans toute l’histoire de l’humanité. Crédits : Scripps Institution of Oceanography

Un avenir sombre

Car c’est bien ça le véritable problème, assurent les chercheurs. Ces derniers rappellent en effet qu’en 1910, le CO2 atmosphérique ne s’élevait qu’à 300 ppm. C’était à l’époque déjà un record en 800 000 ans. En un siècle d’exploitation des gisements fossiles, nous avons donc « ajouté » 100 ppm
de plus de CO2 au-dessus de nos têtes. Une couverture chauffante beaucoup plus épaisse donc. Et si des efforts sont effectivement entrepris pour tenter de se tourner vers les énergies vertes, l’utilisation des combustibles polluants ne cesse de s’accroître. Un rapport publié en Mars dernier nous révélait d’ailleurs qu’en 2018, les émissions de dioxyde de carbone avaient enregistré des records.

On rappelle que la dernière fois que la Terre a franchi de telles limites, il y avait des arbres en Antarctique. En continuant sur la même voie, la quantité totale de gaz à effet de serre injectée dans l’atmosphère pourrait être égale à celle libérée au cours du maximum thermique Paléocène-Eocène (PETM), il y a environ 56 millions d’années, dès 2159. Un acharnement qui façonnera un monde complètement nouveau, et possiblement très inhospitalier pour le vivant.

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