Selon certains chercheurs, lutter efficacement contre le réchauffement climatique pourrait passer par l’utilisation d’une intelligence artificielle experte dans le domaine. Une fondation pour le climat a justement élaboré une IA dans ce but : ClimateGPT.
Un nouveau support d’aide
D’une manière générale, l’intelligence artificielle est capable de répondre à des questions complexes sur des sujets très divers. Il est même possible d’élaborer des scénarios à partir de probabilités. Par exemple en mars 2024, des chercheurs britanniques ont pu prédire le risque d’extinction de toutes les plantes grâce à leur IA.
La fondation décentralisée Endowment for Climate Intelligence (ECI) pense que l’IA peut également aider à lutter contre le réchauffement climatique. L’ECI est à l’origine d’une nouvelle intelligence artificielle spécialisée dans ce domaine : ClimateGPT. Sa mission n’est autre que l’élaboration de nouvelles stratégies pour contrer le réchauffement global.
Si le GIEC a déjà par le passé eu recours à une intelligence artificielle pour régler des problèmes complexes en lien avec le climat, l’ECI a créé ClimateGPT pour une raison particulière. En effet, l’IA devrait servir de support d’aide aux scientifiques, aux décideurs politiques ainsi qu’aux chefs d’entreprise dans leurs agissements contre le réchauffement climatique.
Une IA limitée et polluante ?
Le média The Next Web a longuement détaillé l’intégralité des capacités de ClimateGPT dans un article publié le 22 janvier 2024. Dans les faits, ClimateGPT a été alimenté par environ dix milliards de pages Web et plusieurs millions d’articles scientifiques à propos du réchauffement climatique. L’IA devrait donc pouvoir générer des scénarios climatiques, synthétiser des données de recherche, mais également identifier les vulnérabilités d’une infrastructure ou encore d’une population. Il est également question de combattre la désinformation en ligne autour du réchauffement climatique.
Néanmoins, l’IA ne fait pas que des émules parmi la communauté scientifique, et ce, pour plusieurs raisons. Premièrement, ClimateGPT ne peut pas produire de nouvelles données et « recycle » ainsi en quelque sorte les informations déjà assimilées. Si tirer des conclusions reste possible, l’élaboration de solutions inédites est une notion encore très abstraite. Pour l’instant, ClimateGPT serait limité à un travail de synthèse.
Enfin, un aspect encore plus préoccupant vient entacher ce projet : la pollution. L’utilisation de l’IA est très énergivore et donc source d’importantes émissions de gaz à effet de serre (GES). Or, il s’agit évidemment d’un paradoxe pour un dispositif censé aider à la lutte contre le réchauffement climatique. Toutefois, les créateurs de ClimateGPT ont souligné vouloir limiter l’impact environnemental de leur IA autant que faire se peut.
