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Climat : « nous nous dirigeons vers une catastrophe »

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Crédits iStock

Une équipe d’experts en énergie a publié ce lundi un nouveau rapport inquiétant. En 2018, les émissions de dioxyde de carbone ont continué d’augmenter. Pire, elles ont enregistré des records.

C’est ce qu’on appelle pédaler dans la semoule. Selon un nouveau rapport de l’Agence internationale de l’énergie publié ce lundi, la demande en énergie dans le monde a augmenté de 2,3 % au cours de l’année 2018. C’est la croissance la plus rapide enregistrée au cours de ces dix dernières années. Mais si de nombreux pays se sont effectivement tournés vers plusieurs sources d’énergies renouvelables pour combler la demande, les « dépenses » en combustibles fossiles (charbon, gaz naturel) semblent avoir pris encore plus d’avance. Résultat : l’écart se creuse, encore et encore.

Les combustibles fossiles auraient en effet permis, en 2018, de satisfaire près de 70 % de la demande d’électricité dans le monde. Les jeunes centrales asiatiques, en particulier, sont pointées du doigt. Ces dernières ont enregistré un record d’émissions, dépassant pour la première fois les 10 milliards de tonnes de dioxyde de carbone, peut-on lire. Et elles sont en pleine bourre. Certaines – construites il y a une douzaine d’années – peuvent continuer ainsi pendant encore 30 ans.

« C’est très inquiétant »

Ce nouveau rapport souligne donc une tendance très inquiétante : la demande en énergie augmente, et les efforts de lutte climatique sont très loin d’être suffisants. En d’autres termes, pour combler la demande, la plupart des pays, États-Unis et Chine en tête, se tournent encore et toujours vers les combustibles fossiles. Et plus que jamais.

« C’est très inquiétant, a expliqué Michael Mehling, directeur adjoint du Centre de recherche sur les politiques énergétiques et environnementales du Massachusetts Institute of Technology. Tout cela reflète pour moi le fait que les politiques climatiques dans le monde, malgré quelques progrès limités, restent terriblement inadéquates. Elles ne sont même pas assez robustes pour compenser l’augmentation d’émissions résultant de l’expansion économique, dit-il. En particulier dans les pays en développement ».

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Crédits : FastFlash / Pixabay

On rappelle qu’il y a quelques mois, le Groupe d’experts intergouvernemental sur les changements climatiques des Nations Unies (GIEC) avait également tiré la sonnette d’alarme. Un rapport inquiétant nous avait révélé que les émissions mondiales devraient être réduites presque de moitié d’ici 2030 si vous voulons avoir une chance de contenir le réchauffement de la planète à 1,5 degré Celsius. Or, nous battons toujours des records.

« Nous avons de gros problèmes, conclut Rob Jackson, professeur à l’Université de Stanford (États-Unis). Les conséquences climatiques sont catastrophiques. Je n’utilise pas un mot comme celui-là très souvent. Mais nous nous dirigeons réellement vers la catastrophe, et personne ne semble être en mesure de ralentir les choses ».

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Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.