Le dernier bulletin du service européen Copernicus sur le changement du climat (C3S) est sans appel : les sept dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées à l’échelle mondiale. Cette évolution ne semble pas prête de ralentir au vu des concentrations de gaz à effet de serre qui ne cessent de croître.
Un climat en évolution rapide
Si le record de chaleur est toujours détenu par l’année 2016 et son important El Niño, 2021 se place malgré tout en cinquième position du classement et figure comme l’année la plus chaude jamais observée dans un contexte La Niña. Cette dernière tend en effet à orienter de façon temporaire la température moyenne du globe vers le bas.
« 2021 a été une nouvelle année de températures extrêmes avec l’été le plus chaud en Europe, des vagues de chaleur en Méditerranée, sans parler des températures maximales sans précédent en Amérique du Nord », relate Carlo Buontempo, directeur du C3S. « Ces événements sont un rappel brutal de la nécessité de changer nos habitudes, de prendre des mesures décisives et efficaces vers une société durable et de travailler la réduction des émissions de carbone ».
Depuis le début de la révolution industrielle, la température moyenne du globe a gagné 1,2 °C. Or, le réchauffement est plus rapide sur les continents que sur les océans. Par conséquent, les populations sont d’ores et déjà exposées à des régimes climatiques régionaux notablement altérés. En Europe, on constate par exemple un réchauffement de 2,2 °C par rapport à la moyenne 1850-1900. Cette hausse atteint son pic en Arctique où l’on recense une élévation de 3 °C sur la même période.
Des concentrations en gaz à effet de serre qui continuent de croître
Outre les variations de température, le rapport souligne également la poursuite et même l’accélération de l’élévation du niveau des mers, de la fonte des glaces et de leur moteur, nos émissions de gaz à effet de serre. En effet, aucun signe de ralentissement n’apparaît dans les concentrations atmosphériques en dioxyde de carbone, en protoxyde d’azote ou en méthane. Ce dernier a même atteint une hausse historique en 2020 puis en 2021 avec un surplus de 14,6 et 16,3 ppb (parties par milliard) respectivement.
« Nous devrions voir les événements records de 2021, tels que la canicule au Canada et les inondations en Allemagne, comme un coup de poing au visage pour éveiller les politiciens et le public à l’urgence du problème climatique », a déclaré Rowan Sutton, chercheur à l’Université de Reading (Royaume-Uni). « De plus, l’augmentation continue des concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère montre que les causes sous-jacentes n’ont pas encore été traitées ».