Climat : de grands changements impliquent de grands sacrifices

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Nous aurions 64 % de chances de limiter l’augmentation des températures moyennes à 1,5 °C. Mais à une seule condition : si les infrastructures de combustibles fossiles étaient supprimées immédiatement.

De grands changements impliquent de grands sacrifices. En 2015, les gouvernants de ce monde avaient tablé que si nous arrivions à limiter la hausse des températures mondiales moyennes à 1,5 degré Celsius, nous serions à même de limiter une catastrophe climatique. Mais c’était il y a quasiment quatre ans, et depuis les études s’enchaînent, toutes plus alarmistes les unes que les autres. Le fait est que même une hausse limitée à 1,5 °C ne suffirait pas à calmer les ardeurs du climat. Mais sommes-nous ne serait-ce que capables de nous en tenir à nos objectifs ?

Une chance quasi inaccessible

La réponse est oui, mais à quel prix ? Une équipe internationale de scientifiques, dirigée par l’Université de Leeds (Royaume-Uni), s’est en effet récemment appuyée sur un nouveau modèle climatique. L’idée consistait à déterminer ce qu’il adviendrait des températures moyennes mondiales si nous éliminions – et ce dès aujourd’hui – toutes les infrastructures à forte intensité de carbone. Selon les simulations, il en ressort que si toutes les centrales à combustibles fossiles étaient supprimées immédiatement, il y aurait environ 2 chances sur 3 que nous n’atteignions pas cette hausse des températures de 1,5 °C. Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Nature Communications.

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De grands changements impliquent de grands sacrifices. Crédits : Pixabay.

Ces résultats sont à première vue optimistes, mais ils ne laissent au final rien présager de bon. Le monde n’est tout simplement pas encore prêt à se passer de combustibles fossiles. Du jour au lendemain, chaque habitant de la Terre ne peut cesser d’utiliser sa voiture. Il n’y a aucune chance que les paquebots ne cessent, demain, de traverser la planète pour livrer leurs conteneurs. Il en est de même pour les avions. Et ce ne sont ici que des exemples. Cette étude nous dit simplement que si le monde pouvait se résoudre à accepter de tels changements immédiats, les pires effets pourraient être atténués.

C’est, selon ces simulations, la seule condition pour que nous puissions mettre toutes les chances de notre côté. L’étude suggère en effet que même un léger retard dans ces ajustements aurait des conséquences dramatiques sur notre capacité à atteindre l’objectif de 1,5 °C. Les efforts doivent donc être entrepris maintenant.

« Qu’il s’agisse de forer un nouveau puits de gaz, de garder une ancienne centrale à charbon ou encore d’acheter une voiture diesel, les choix que nous faisons aujourd’hui détermineront en grande partie les voies climatiques de demain, a notamment déclaré Dave Reay, de l’Université d’Édimbourg (Royaume-Uni), à la lecture de cette étude. Le message est ici clair et net : agissons maintenant. Cette notre dernière chance pour que l’avenir du climat soit plus sûr ».

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