Selon une étude turque récente, près de la moitié de la planète va connaître un nouveau climat d’ici la fin du 21e siècle. Or, les régions les plus touchées seront l’Amérique du Nord et l’Europe. Cela remettra en cause la classification climatique de Köppen, la référence climatique depuis plus d’un siècle.
Un modèle bientôt obsolète ?
La classification climatique de Köppen est un système de classification climatique empirique développé à la fin du 19e siècle. Le botaniste-climatologue russo-allemand Vladimir Köppen (1846-1940) désirait mettre au point des formules afin de définir les limites climatiques et de faire correspondre ces limites à celles des zones de végétation (biomes) existantes à l’époque. Un premier schéma a été publié, puis un second revisité en 1918. Cette classification a ensuite été améliorée au fil des décennies pour de faciliter la reconnaissance des similitudes et des différences climatiques entre les zones géographiques et ainsi aider à la compréhension des climats de la Terre.
Néanmoins, ce modèle pourrait être remis en cause dans les prochaines décennies, comme l’indique une étude publiée dans la revue Earth’s Future le 12 avril 2023. Selon les chercheurs de la Middle East Technical University à Ankara (Turquie), la moitié de la planète pourrait basculer dans un nouveau modèle climatique en raison de l’activité humaine d’ici 2100. À l’avenir, divers aléas météorologiques et climatiques (à savoir les sécheresses, les inondations et les canicules) s’installeront de manière plus précise.

L’Europe sera presque entièrement touchée par les changements de climat
Pour les responsables de l’étude, les changements radicaux qui vont survenir devraient redistribuer les cartes concernant la classification de Köppen. À l’époque, cinq types climatiques avaient été décrits : tropical, tempéré, sec, continental et polaire. En revanche, d’ici 2100, entre 38 et 40 % de la surface de la Terre se trouvera dans une zone climatique différente de celle d’aujourd’hui.
Parmi les zones les plus vulnérables, nous retrouverons l’Amérique du Nord ainsi que l’Europe. Ces deux zones seront respectivement impactées à hauteur de 66 et 89 %. Cependant, si le type de zone climatique ne devrait pas changer pour les autres régions du globe, elles seront tout de même concernées par des phénomènes plus extrêmes à cause du réchauffement climatique.
Ces derniers mois, certains travaux ont tenté de prédire le moment où le réchauffement climatique va franchir le seuil des 1,5 °C là où d’autres se sont intéressés aux poussières désertiques ayant masqué l’étendue réelle du réchauffement climatique. Cette étude vient donc s’ajouter à d’autres recherches récentes toutes plus alarmantes les unes que les autres.