Climat : à l’approche de la COP26, le monde sur le chemin ‘catastrophique’ d’un réchauffement à 2,7 °C

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Crédits : FastFlash / Pixabay

Dans quelques semaines, la COP26 réunira les représentants des 197 pays de la convention climat. Or, l’ONU a alerté sur le fait que même respectés, les engagements actuels des États conduiraient à une augmentation considérable des émissions de CO2 et à un réchauffement du climat d’au moins 2,7 °C.

Les objectifs de diminution des émissions de gaz à effet de serre avancés par les États au moment de la COP21 en 2015 seront révisés en novembre prochain lors de la COP26 qui se tiendra à Glasgow (Écosse). En effet, en vertu de l’Accord de Paris, chaque pays devait revoir sa contribution déterminée au niveau national (NDCs pour l’acronyme anglais) avant fin 2020.

Un climat de silence pour les grands pollueurs

Toutefois, seuls 113 pays, dont l’Europe et les États-Unis, avaient déposé leurs objectifs révisés au 30 juillet dernier. Puisqu’un certain nombre de grands émetteurs, dont la Chine, sont absents de la liste, les contributions ne concernent que 49 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Par ailleurs, le Brésil et le Mexique ont revu leurs objectifs à la baisse. Pour ces raisons, l’ONU a indiqué dans un rapport paru le 17 septembre dernier qu’avec les propositions actuelles, le monde empruntait un chemin « catastrophique » vers un réchauffement à 2,7 °C.

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Comparaison entre les NDCs actuels et ceux associés à des réchauffements sous 1,5 °C (vert), à 1,5 °C (bleu clair) et sous 2 °C (bleu foncé). Crédits : UNFCCC.

Si les engagements du groupe de 113 pays laissent espérer une diminution des émissions de 12 % en 2030 par rapport à 2010, la trajectoire correspondant à l’ensemble des 197 pays implique une augmentation de 16 %, incompatible avec les objectifs de l’Accord de Paris. Ce dernier vise, on le rappelle, à limiter le réchauffement climatique bien en dessous de 2 °C et à poursuivre les efforts pour maintenir l’augmentation des températures à 1,5 °C par rapport à l’époque préindustrielle.

Éviter l’échec des négociations

Ce rapport onusien, paru en amont de la COP26 et de deux rencontres de haut niveau, a notamment vocation à éviter un échec à Glasgow. « L’échec à respecter les objectifs de Paris se mesurera à l’aune du nombre de morts et de moyens de subsistance détruits », s’inquiète le secrétaire général de l’ONU, António Guterres. « Nous devons agir, nous tous, nous devons agir maintenant » a également déclaré le président américain Joe Biden lors d’un sommet virtuel avec plusieurs chefs d’État. « Pour ceux qui ne l’ont pas fait, le temps presse ».

Historiquement, les nations du G20 sont responsables d’environ 80 % des émissions. « Ce sont ces pays qui ont provoqué cette crise et qui pourtant ne font pas preuve du leadership nécessaire pour nous sortir de ce pétrin » relate Mohamed Adow, directeur du think thank Power Shift Africa. Concernant l’Europe et les États-Unis, on peut néanmoins souligner l’annonce d’un accord pour diminuer les émissions de méthane (CH4) d’au moins 30 % d’ici 2030, un gaz à effet de serre plus puissant que le dioxyde de carbone (CO2).