Clap de fin pour le Super Hornet américain

F/A-18E Super Hornet
Un F/A-18E Super Hornet au-dessus de l'Afghanistan. Crédit : US Air Force

Boeing vient d’annoncer que la chaîne de production des chasseurs d’attaque F/A-18E/F Super Hornet sera fermée dès 2025, à moins que l’Inde ne permette à l’entreprise de jouer les prolongations. La main-d’Å“uvre et les ressources seront alors réorientées vers d’autres projets.

L’origine du Super Hornet remonte au début des années 90. À l’époque, Northrop Grumman développait un avion furtif appelé A-12 Avenger II qui devait sur le papier être capable de remplacer les F/A-18A/B Hornet de première génération de l’US Navy. Finalement, ce projet fut abandonné par l’entreprise, forçant les autorités américaines à se rabattre sur un autre modèle. En 1992, elles ont finalement signé un protocole d’accord avec McDonnell Douglas (un avionneur racheté plus tard par Boeing) pour développer une version « dopée » et modernisée du Hornet.

Sans rentrer dans les détails techniques, le Super Hornet, plus lourd d’environ 25%, se différencie principalement de son petit frère par ses entrées d’air rectangulaires (et non ovales). Ses nouveaux turboréacteurs (F414-GE-400) lui permettent également de gagner environ 30% de puissance.

Une page se tourne

Cela étant dit, Boeing vient d’annoncer mettre fin à la chaîne de production du F/A-18E-F Super Hornet dès 2025. La société n’acceptera plus de commandes américaines au-delà des huit avions actuellement en construction pour le compte de l’US Air Force (des appareils ajoutés au budget de l’exercice 2023). Selon les documents budgétaires, la Marine aura acheté un total de 698 modèles sur trente ans.

L’avionneur a également déclaré qu’il pourrait prolonger la production de deux ans supplémentaires si l’Inde choisissait son nouveau porte-avions de classe Vikrant avec ce modèle de chasseur. Le pays a en effet besoin de vingt-six appareils, mais Boeing est en concurrence directe avec le Rafale M de Dassault.

F/A-18F Super Hornet
Un F/A-18F Super Hornet en mission au-dessus du golfe Persique en 2005. Crédits : US Navy.

Officiellement, Boeing justifie cet « arrêt des machines » en 2025 (ou en 2027, selon l’Inde) par la nécessité de redynamiser sa branche défense autour de ses quatre principaux programmes aéronautiques actuels : le chasseur F-15EX Eagle II, le drone de ravitaillement en vol MQ-25A Stingray, le jet d’entraînement T-7A Red Hawk et le patrouilleur maritime P-8A Poseidon. Deborah VanNierop, la porte-parole de Boeing, a également noté que les employés du programme Super Hornet étaient parfaitement capables de travailler sur ces autres projets.

Officieusement, et comme le souligne à très juste titre le site Avionslegendaires, la véritable raison de ce revirement est probablement le fait que Super Hornet ne se vend presque plus, contrairement au Rafale F3-R/F4 français ou au F-35A Lightning II de Lockheed-Martin qui raflent quasiment tous les contrats.