Grâce à des images satellites, trois anthropologues ont découvert cinq nouveaux villages à la frontière entre le Brésil et le Pérou
La forêt amazonienne recèle des populations très isolées, qui habitent de petits villages perdus dans l’immensité de la jungle. Localiser ces habitats n’est pas une tâche facile, de couteuses reconnaissances aériennes étant nécessaires.
Les scientifiques ont utilisé les banques de données de satellites commerciaux d’imagerie et Google Earth pour repérer les ouvertures dans la canopée indiquant la présence de villages et de cultures. Ils ont ainsi localisé cinq villages, de 50 à 300 habitants. En croisant leurs données avec les observations au sol de la Fondation Nationale de l’Indien ou FUNAI, un organisme gouvernemental brésilien en charge de la protection des populations indigènes du pays, ils ont réussi à déterminer leurs populations, et ont pu en déduire des indices quant à leur style de vie. Leurs données ont été complétées par des survols en avion, effectués par la FUNAI sur les sites localisés.
Ces villages partagent une densité de population très élevée, plus de 10 fois celle d’autres habitats moins isolés. Chaque habitant se contente de 0,11 hectare d’ouverture dans la forêt, contre 1,4 en moyenne pour les villages indigènes typiques. Les maisons sont aussi très peuplées, avec 2 mètres carrés d’espace habitable par personne, contre 17 dans les autres. Ces gens vivent essentiellement d’agriculture, et ne disposent que de peu d’outils en métal. La FUNAI a distribué des machettes pendant des décennies, mais a depuis abandonné la pratique. Si beaucoup de villages dans la région ont accès à des tracteurs, des tronçonneuses et toute sorte d’autres outils, les habitants des communautés isolées n’ont accès qu’à des moyens rudimentaires pour couper les arbres, ce qui rend la tâche ardue, et explique la surface relativement faible des zones dégagées et des habitations.
Les positions exactes de ces villages n’ont pas été divulguées du fait du danger posé par les non-natifs, avec qui les contacts ont été dévastateurs pour les populations indigènes, par endroit décimées par la drogue, l’alcool, la déforestation ou l’exploitation minière.
Source : Royal Society